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Angeline (Blondiau/Summer/Fino) 1. Fuckin' Day

18/11/2004 12340 visiteurs 4.0/10 (2 notes)

J uliet Nash a mis sa haine des hommes au service des femmes en leur proposant ses talents de détective privé, sous couvert d'un site internet baptisé "Angeline". Quitter cette vie, oublier son passé tourmenté, elle ne le fera que pour Sheryl, sa fille de huit ans dont elle espère enfin obtenir la garde. Bonne nouvelle, le tribunal vient d'accéder à sa requête. Seulement voilà, avant de rejoindre Sheryl au centre pour enfants, elle doit honorer un ultime contrat: assassiner un mari volage, à la Nouvelle-Orléans. Commence alors pour Juliet une cavale effrénée : parviendra-t-elle à s'échapper du piège qui semble se refermer sur elle, et à retrouver Sheryl en temps et en heure ?

Après l’« affaire » Beinex et son Affaire du Siècle , il y avait de quoi être circonspect lorsque l’on a annoncé qu’Adeline Blondieau, comédienne dans la série Sous le Soleil, se lançait dans la bande dessinée. Plus d’un flairait le coup médiatique. Mais people ou pas people, la communauté des chroniqueurs se devait d’analyser cette bande dessinée en faisant fi des à priori.

Surtout, si l'album en question dispose de qualités artistiques indéniables : on est, en effet, à des années lumières de l’Affaire du Siècle. L’intrigue est intérressante et bien amenée, quoique pas très originale. De plus, les auteurs s’échinent à donner de la profondeur à leur héroïne, en lui octroyant un passé et un caractère ambigu. Le dessin, loin d’être superbe, est net et constant. Les auteurs maîtrisent donc leur histoire ainsi que les techniques propres à la BD. Angeline aurait donc été une BD moyenne, une réussite pour un premier essai, si seulement elle n’était pas plombée par un parti-pris assez désagréable de la part de notre scénariste en herbe.

En effet, Adeline Blondieau se livre, via les nombreux seconds rôles masculins, à une diatribe autant virulente que ridicule à l'encontre de la gente masculine. Ainsi, tous les hommes qui aident l’héroïne (les gentils ) sont faibles et introvertis et tous ceux qui s’y opposent (les méchants ) sont violents, obsédés et primaires. Ce n’est pas que je sois allergique aux arguments féministes ou que je prenne les hommes pour des anges, mais la scénariste peint ici un portrait tellement caricatural et sans concession de la psyché masculine qu'il est impossible (pour un homme ?) de ne pas avoir un arrière-goût malsain après la lecture de cet album. L’épisode, dans lequel l’héroïne cède à la panique parce qu’elle a tué une femme, est d'ailleurs très significatif à cet égard. Des brutes primaires ou des pleurnichards timides, à vous de choisir votre vraie personnalité, messieurs.

A force de truffer inutilement le récit de nombreuses caricatures dans ce genre, Blondieau le rend difficile d’accès et surtout sujet à caution. Certains esprits chagrins affirmeront que cette sensation sera surtout présente si le lecteur est un homme.

Peut-être.

Mais on ne peut se défaire de cette impression que Mlle Blondieau, avec cet album, règle ses comptes avec les hommes. Elle a sans doute ses raisons mais fallait-il pour autant y sacrifier l'intrigue d'un bon album ?

Par A. Legrain
Moyenne des chroniqueurs
4.0

Informations sur l'album

Angeline (Blondiau/Summer/Fino)
1. Fuckin' Day

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L'avis des visiteurs

    philippe_grenier Le 04/12/2005 à 05:53:49

    Après avoir reçu le deuxième tome de cette série et m'être rendu compte que la lecture du premier volet était nécessaire à la comprehension de la suite, j'ai été me chercher le début de l'histoire d'Angeline.

    Fuckin' Day ou Angeline... On peut voir grâce au dossier inclus en fin d'album que les auteurs étaient toujours incertains au sujet du nom qu'ils voulaient baptiser cette série où les scènes d'action se suivent les unes aux autres, avec très peu de répit pour l'héroïne. J'ai fait l'exercice, après lecture, à savoir quel titre j'accorderais à cette série et mon choix s'est aussi arrêté sur Angeline, car après tout, il y a plus que les événements d'une seule journée, et de plus, abstraction faite de la dérivée d'un "four-letter word" anglais dans le titre, le titre simple Angeline me semble beaucoup plus accrocheur que l'autre.

    Ceci dit, la découverte de cette série m'a permis une lecture pleine de rebondissements d'après le scénario d'Adeline Blondieau et de Éric Summer. Après le cinéma et la télévision, c'est au monde de la BD d'accueillir cette jeune comédienne/écrivaine et ce producteur/réalisateur qui avaient notemment déjà travaillé ensemble sur la série télévisée "Sous le soleil".

    Ce premier tome, dessiné par Sébastien Goethals avec une mise en couleurs de Olivier Astier permet d'apprécier le monde violent et très peu ordinaire de Angeline tout en présentant un côté plus maternel et sensible de Juliet Nash. Le montage/découpage ne laisse aucun doute quant aux antécédants cinématographiques des scénaristes et permettent une présentation vivante et très bien suivie autant au niveau des scènes d'action que des changements de scène.

    Toutefois, je me questionne déjà, en voyant le changement d'artistes pour la réalisation du deuxième tome, à savoir si les auteurs prévoient changer d'équipe de travail à chaque album ou peut-être même les alterner afin d'accélérer la production? Cela reste à voir...

    En bref, une lecture fort appréciée de ce premier tome d'une série qui offre tous les éléments nécessaires à se tailler une place de choix parmi les meilleurs vendeurs.