V
ictor Point et son équipe sont maintenant à pied d’œuvre à Pékin. Premier obstacle : la machine de propagande chinoise, bien décidée à mettre des bâtons dans les roues de l’expédition Citroën, tandis que l’équipe de Haardt progresse et attaque déjà l’Himalaya. D’espoir en déception, de tour de roue en coup d’arrêt, l’aventure avec un grand "A" est en train de s’écrire… Difficilement.
Après les préparatifs du départ relatés dans le premier tome, les protagonistes de la Croisière Jaune rentrent dans le vif du sujet, et le lecteur avec eux, sur ces Chemins de pierre. Finies les turpitudes administratives parisiennes, vive la dure réalité du terrain chinois et ses contradictions. Entre exotisme, désillusion et rage, Hautière et Poitevin nous font partager le quotidien pavé d’embuches d’hommes dont l’Histoire n’a retenu que l’exploit. C’est une découverte des antagonismes chinois qui opposent accueil chaleureux avec sourires de rigueur aux blocages bureaucratiques et politiques dans un pays en plein bouleversement.
Arnaud Poitevin met efficacement en image le dynamisme de Point en tant que meneur d’hommes. Là où nous pourrions nous attendre à une surenchère de grands espaces et de tableaux aux décors grandioses, ce sont les personnages et leurs atermoiements qui prennent le dessus. Les difficultés à surmonter, le découragement, l’isolement au milieu des autres, le mal du pays, se font déjà ressentir. Le scénario privilégie les hommes à l’aventure. Pari risqué, car la Croisière jaune est synonyme d’actions et d’aventure dans la conscience collective. Mais il ne faut pas oublier que le titre de la série met également en avant le marin et l’actrice, bien présente dans l’esprit de Victor Point. Les auteurs sont là pour nous le rappeler.
Plongeons au milieu de l’expédition et de ses turpitudes, et découvrons l’évolution d’un individu face à des responsabilités qui vont, irrémédiablement et définitivement, le transformer. Place à l’homme dominant les machines et les éléments !
Poster un avis sur cet album