La Princesse blanche est déjà le troisième épisode de la série Le village, lieu dans lequel des agents soviétiques sont soumis à divers tests et épreuves entre deux missions d’infiltration. Globalement, le constat est toujours le même : nouvelle histoire complète qui se lit sans déplaisir ni passion.
Cette fois, le Village accueille le camarade Svetlana Macha avant sa prochaine incursion sur le territoire américain. D’une grande beauté, elle a les traits de la princesse qui faisait rêver Fédor Grandcha, le responsable du centre où elle fait escale. Elle incarne de façon troublante l’héroïne du roman qui a bercé sa jeunesse. Troublé, il l’est assurément, au point que sa dévotion au régime pourrait vaciller…
Le hameau qui sert de fil rouge et de toile de fond a depuis longtemps cessé de nourrir les fantasmes des nostalgiques du village dans lequel était retenu un célèbre agent secret, d’une puissance impérialiste il est vrai, doté d’un n°, le 6. Ce nouveau récit complet, très classique dans sa construction et ses rebondissements, joue sur les mécanismes de la séduction et de la trahison qui vont souvent de pair dans le genre auquel il appartient. Les règles et les pratiques instaurées par le régime en place sont rappelées, les étiquettes qui servaient à nommer la puissance ennemie sont maniées pour introduire une petite dose d’humour, et les salauds n’auront pas le dernier mot au pays des agents doubles-triples qui tombent et remettent le masque avec une dextérité confondante. Pas de quoi trembler, pas de jonglerie fracassante avec des faits historiques qui viendraient bousculer un univers de fiction, à peine de quoi faire fondre les cœurs en guimauve. Un moment de lecture calme et sans accroc, un peu hors du temps et des courants. À ranger à côté des Wayne Shelton ?
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