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nvoyée par l'Empereur aux confins du monde, l'escouade de Glorim Cortis, composée des plus valeureux soldats que compte l'Empire, arrive au terme de sa mission. Que vont-ils trouver, ces hommes, derrière les portes majestueuses laissées à l'abandon par une civilisation ancienne, étrangement disparue ? La gloire ? La fortune ? Le néant ?
Une chose est sûre, le danger est présent, multiple, et réside tant dans un univers inconnu recelant des créatures monstrueuses et fantasmagoriques, qu'au sein de la troupe elle-même, ballottée par les événements et menacée par l'insubordination. Comment garder la foi, comment poursuivre sur la voie tracée par ses chefs, alors que ceux-ci, après les avoir couverts d'honneur, jettent leurs meilleurs hommes sur le chemin de l'aventure, les précipitent dans les bras de femmes castratrices pour finalement les livrer à l'oubli ? C'est pourtant l'Histoire qu'ils auraient dû écrire, une Histoire qui pourrait se dérouler en dehors de cette civilisation dont ils sont les fers de lance.
Plus encore que face aux ennemis, c'est face à soi-même et à son propre anéantissement, à la vanité de sa propre existence que chacun cherche une planche de salut. Sacrifice, révolte, abandon, quelle que soit la réaction, elle ne peut être que personnelle, tandis que seules les amitiés les plus fortes survivent à la déliquescence. Cette fin, toutefois, plutôt que de jeter un regard nostalgique et empreint de regrets sur un passé pour lequel on s'est battu, mais qui est lui-même battu en brèche, porte vers le lointain, vers ces ombres qui, se profilant sur une incertaine ligne d'horizon, apportent plus de promesses que de craintes et suscitent l'espoir malgré l'absence de certitude.
Avec « La fortune », les auteurs sont allés très très loin dans la dérive mystico-ésotérico-fantastique de leur épopée romaine… Trop loin peut-être…
D’abord, la rupture narrative avec les 2 premiers tomes est radicale. Jusque-là, l’histoire était captivante ; elle privilégiait la tactique, l’action, la confrontation entre l’invincible escouade romaine et les différents peuples croisés en chemin. Là, après une ouverture magnifique dans les souterrains d’un temple oublié, l’apparition d’un « dragon » dont le dessin est hélas assez grotesque, fait basculer le récit dans un trip bizarroïde…L’action cesse et tous les personnages vont se mettre à errer, perdus dans des limbes brouillardeuses. Le récit perd alors toute consistance. Ce n’est pas inintéressant mais cela n’a plus rien à voir avec l’aventure épique qui les avait amenés dans ces contrées.
Ensuite, la vision surnaturelle de la terre palpitante, s’ouvrant et dévorant un à un les soldats est difficile à valider. J'aurais pu l'accepter plus facilement si les tomes précédents nous y avaient préparé mais ce n'est pas le cas.
Pour finir, la fin est largement elliptique et ne répond à aucune question.
Il y a sans doute une dimension métaphorique dans tout cela mais son sens m’a échappé. Dommage car, de mon point de vue, la série eût été un chef d’œuvre avec une conclusion moins « perchée »… mais c’est la liberté des auteurs et je ne la remettrai pas en cause.
Après la claque des 2 premiers tomes, je me demandais comment l'aventure allait se clôturer pour ces soldats romains.
Le début de l'album est prometteur avec une montée en tension progressive. On sent que quelque chose va se passer, et on attend impatiemment le déclenchement des hostilités...
Mais ces hostilités ne furent pas à la hauteur de mon attente. Je me doutais que cette série était plus fantastique que réaliste. Mais ici, cela vire à la science fiction. Les personnages restent aussi intéressants et se révèlent leurs facettes les plus sombres.
Ce dernier tome est un bon album, mais, selon moi, un ton en dessous de ces 2 prédécesseurs.