L
ouis XVII, dernier Dauphin de France est condamné à mourir avec sa famille aux sombres heures de la Révolution. Sortir de la prison du Temple où il est enfermé paraît impossible. Entrer dans les ténèbres, en revanche, semble terriblement facile lorsque Baphomet en personne, seigneur occulte de l’Enfer, demande à Louis de lui donner son âme. Le jeune garçon n’a d’autre choix que de céder. Durant des années, il grandit aux rythmes de combats sanguinaires et d’entrainements dans un décor de cauchemar. À l’âge adulte, Baphomet le juge assez mûr pour rejoindre les vivants et assouvir alors sa vengeance, concrétiser la haine qu’il voue aux Humains. Mais cette rancune a un prix : la première âme qu’il prend lui confère une douloureuse immortalité qu’il doit entretenir en volant d’autres âmes, noires de préférence.
À la croisée des histoires de vampires et de démons, Le dauphin se place comme une série atypique, n’appartenant pas vraiment à un genre en particulier. Maxe L’Hermenier compose son scénario de touches de fantastique, d’horreur et d’historique, ainsi que d’une inspiration issue des jeux vidéo (personnage de Baphomet). Il enrichit son texte de différentes influences et références ce qui le rend à la fois plus intéressant et plus personnel. Les époques dans lesquelles évolue l’immortel s’imbriquent pour former une narration non linéaire. L’album se déroule selon un tempo rythmé grâce à une mise en page dynamique, moderne, favorisant l’action grâce à l’enchainement de différents événements et moments. Pourtant, la trame de l’histoire n’en sort guère flattée, tant l’ensemble laisse une impression assez chaotique. Pris indépendamment, les différentes parties captivent, pourtant la succession des épisodes de la vie du Dauphin ressemble plus à un imbroglio. C’est d’autant plus dommage que les idées exploitées sont souvent de qualités.
Le graphisme de Brice Cossu convient bien à ce type d’histoire, avec des traits réalistes, où l’encrage sculpte les formes et les personnages. La mise en couleurs est également réussie, bien qu’elle ne paraisse pas d’une grande modernité. Le dessin est souple, harmonieux, avec un bon sens du mouvement et des scènes d’actions, malgré des prises de vue un peu répétitives.
Le Dauphin est un album plaisant mais sans plus, tout à la fois intéressant et sans grand relief, et n'augure pas d’une belle descendance pour l’héritier de la couronne de France.
Agréable surprise que ce premier tome.
Le dessin de Cossu est vraiment superbe. J'avais déjà repérer le sieur sur Paradis perdu - psaume 2 et Rémission, et il a un réel talent en particulier pour les expressions. Il nous livre là un dessin très dynamique qui colle parfaitement au récit un peu échevelé qui nous est proposé.
Ce récit part d'une idée très Faustienne, avec un personnage qui, malgré ses malheurs initiaux, est rapidement peu sympathique. Après un démarrage plutôt alléchant, une visite des enfers agréable, je me suis tout de même demandé vers quoi les auteurs voulaient nous emmener. Et puis le dernier tiers du livre introduit de nouveaux éléments qui laissent à penser que la réalité n'est pas celle que l'on croit et que notre P'tit Louis a du soucis à se faire (une faille semble même apparaitre dans sa cuirasse d'inhumanité).
Les bases posées semblent solides et on est en droit d'attendre la suite avec envie et beaucoup d'espoirs.