J
ohn Horton aurait pu être rocker, il est devenu écrivain et jouit d’un succès grandissant. Grâce à cette reconnaissance, il a enfin pu acquérir la maison de ses rêves. Après quelques travaux, cette vieille bicoque pleine de charmes sera parfaite pour sa petite famille. Une étrange pièce aux multiples portes va pourtant radicalement bouleverser ses plans…
Si seulement… Si seulement on pouvait revenir arrière et modifier sa destinée en changeant un ou plusieurs éléments du passé. Sur ce thème, déjà largement traité aussi bien en bande dessinée (Tombé du ciel, Quartier lointain) qu’au cinéma (Peggy Sue s’est mariée), Rodophe (Les enquêtes du commissaire Raffini, Kenya) a choisi, pour cette nouvelle trilogie, une approche plutôt simple, très typée série B américaine.
Après une introduction intelligemment construite autour d’un entretien avec un journaliste, le scénariste plonge son héros dans le doute et l’aventure. Le récit, très linéaire et parfois un peu trop convenu, se concentre uniquement sur Horton et ses démêlées, alors qu’il a franchi la mauvaise porte. À part une ou deux longueurs, la narration est heureusement claire et bien menée. Ce rêve devenu cauchemar (ou est-ce l’inverse ?) ravira, sans aucun doute, les amateurs de David Vincent. Par contre, BD « ciné-popcorn » oblige, Rodolphe ne fait jamais décoller sa trame du premier degré : action et fuites diverses résument le programme.
Lounis Chabane, dessinateur touche-à-tout (il a collaboré, entre autres, à Golden Cup, Carmen + Travis, Mesrine et Voleur de poules), va également à l’essentiel. Hormis quelques belles bagnoles, les décors restent volontairement simples comme pour donner toute la place au héros. La mise en scène, qui joue habilement avec les codes cinématographiques, est claire et dynamique. Les couleurs - particulièrement les scènes nocturnes, très bien rendues - de Sébastien Bouët accompagnent très bien ce thriller à la limite du fantastique.
Si seulement… ne sera certainement pas le titre de l’année, il offre néanmoins un moment de lecture divertissante tout à fait honorable.
Si seulement, c'était également le titre d'un film sorti en 2004 avec Jennifer Lowe Hewitt sur le thème "et si le destin lui offrait une seconde chance ?".
Pourtant, cette bd qui reprend exactement le même titre n'est pas une adaptation de ce film que j'avais par ailleurs beaucoup aimé et qui est resté totalement inaperçu. Non, c'est une oeuvre empruntant le même chemin. A noter qu'actuellement la série Destins part du même postulat.
Le jeu avec le conditionnel a inspiré les auteurs avec une ingénieuse idée d'une curieuse pièce avec six portes et autant de possibilités différentes. On arrive très vite à comprendre ce qui se passe mais il faudra tout un album au héros si bien que cela paraît très prévisible et un peu ennuyeux. Cela aurait sans doute gagné à être plus court et concis.
Il faudra que la suite soit un peu plus surprenante pour attirer réellement notre attention. Cela sera peut-être le cas au vu de ce qui attend Joe Horton passant du statut de rock-star à celui de délinquant notoire.
L'idée de départ est intéressante mais l'ensemble m'a laissé un gout d'inachevé.
On a l'impression que l'auteur ne profite pas à fond du potentiel de l'idée initiale très originale. Son héros semble perdu, il subit plus qu'il ne vit les évènements et tout cela vient un peu "plomber" l'action.
Les dessins sont bons mais perfectibles.
Rendez-vous au tome 2 on verra bien si l'histoire décolle.
6/10.
L'idée est intéressante, une pièce circulaire au sous sol d'une villa donne accès à des vies différentes via 6 portes contigües. En franchissant une de ces portes,Joe écrivain à succès par défaut, devra affronter ce qu'il aurait aimé être et les implications désagréables qui en découlent. Sans être original, le récit est bien ficelé et les planches sont agréables à lire. le deuxième tome devra néanmoins mettre la barre un peu plus haut au niveau de la dimension narrative ...