Le rêve du papillon 2. Stupides ! Stupides espions !

T oujours coincée dans une ville en proie à un froid éternel, Tutu est convoquée par l’Empereur irascible des lieux qui lui propose un marché. Il promet de lui rendre sa liberté si la fillette lui rapporte un mystérieux papillon blanc insensible à l’hiver et lui permet de capturer le Cerf-Voleur, un insaisissable dissident. Peu encline à obéir à l’invisible dictateur, Tutu cherche à comprendre pourquoi cette mission lui a été confiée et tente de se renseigner auprès de ses rares amis. Mais, la brigade des lapins espions étant constamment à ses trousses, elle les voit s’éloigner et doit décider seule de la marche à suivre…

Après un tome de présentation en demi-teinte, le second opus du Rêve du papillon se poursuit dans la même veine. Richard Marazano (Cuervos, Eco warriors, Guerrero, Héloïse de Monfort) y développe, avec les mêmes qualités et défauts que précédemment, le conte onirique qu’il a initié, ajoutant de nouveaux éléments qui mettent la puce à l’oreille, fouillant un peu plus la personnalité de l’héroïne, donnant à réfléchir sur le rôle réel des lapins espions omniprésents et parfois plutôt agaçants. Malmenée et malvenue, Tutu est confrontée à un choix délicat dont elle ne connaît pas tous les tenants et aboutissants, mais qui pourrait provoquer un changement radical pour la cité plongée dans un hiver sempiternel. Cette mission assure un nouvel enjeu, plus profond et crucial, à la quête initiale de liberté, tout en épaississant le mystère et en assombrissant l’atmosphère déjà tendue.

Porté par le dessin anguleux de Luo Yin qui colle bien à la poésie étrange de l’histoire, Stupides ! Stupides espions offre un plaisant moment de lecture, à défaut d’être réellement enthousiasmant.

>>> Chronique du tome 1