L
es psys l’adorent mais, souvent, les patients restent de marbre. Le test de Rorschach consiste à voir des choses invisibles dans une tache d’encre, afin de faire remonter des images de son inconscient. Cela permet de régler des conflits internes parfois inconnus du patient lui-même. Grâce à cet exercice, un jeune homme aux longs cheveux blonds et à grosses lunettes va résoudre son Œdipe. Mais à quel prix ! La vision de ses tâches le font alors nager en plein cauchemar, entre visions de terreur et flashs du passé. Il hallucine mieux qu’avec n’importe quelle drogue, jusqu’à en perdre la raison. Le test de Rorschach, un simple phsychodiagnostique ?
Le héros de l’histoire n’a pas de nom. Il est vaguement mentionné qu’il est artiste, mais rien de plus (l’auteur lui-même ?). Pourtant, en quelques pages, le lecteur plonge dans sa plus profonde intimité. Ses souvenirs d’enfance, ses traumatismes refoulés, tout lui revient en mémoire, rien ne lui est épargné. Ses visions quelque peu psychédéliques donnent lieu à des scènes burlesques et à un décor fourmillant, presque organique. Cette profusion de détails, serrés dans de petites cases, perturbent parfois la lisibilité de la planche. L’album procure alors une sensation de densité importante, du fait même du scénario très fourni. À la fin des 54 pages, l’impression d’avoir avalé un pavé domine. D’autant que le style graphique peut mettre mal à l’aise, avec ce foisonnement de lignes, de courbes, de matières.
Le style de cette bande dessinée est largement inspiré de l’underground américain, Crumbs notamment. Avec l’utilisation du noir et blanc, l’approche paraît difficile. Mais il faut se laisser séduire par cet univers drôle, intelligent et complètement loufoque. Terreur graphique réussit à produire un ensemble cohérent et de qualité. La mise en page est imaginative, dynamique, défiant le classicisme. Le scénario est à la fois personnel et universel. C’est bien écrit, dense, mais intelligemment construit, maîtrisé du début à la fin. Rares sont les auteurs de blog à avoir produit un album de cette qualité-là.
Un dessin un peu chargé à mon goût et un contenu assez abscons (pour moi en tout cas) font que ce trip psychanalytique m'a plutôt déçu ! Les nombreuses références, notamment musicale, font un peu artificielle je trouve et ne servent pas forcément ce récit trasho-oedipien. Le thème ne m'a pas forcément interpellé, ce qui fait j'ai lu la BD sans vraiment me sentir vraiment concerné par les expériences hallucinatoires et les névroses du personnage central. Pas pour moi donc...