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lors qu’à Hollywood, Hitchcock tourne un film sur Van Gogh et son chat cent ans après leur disparition, un fin limier canin de Scotland Yard traverse la Manche en suivant la piste d’un habile faussaire imitant le maître des Tournesols. La même nuit, la foudre s’abat sur le petit cimetière d’Auvers-sur-Oise, ranimant Vincent et Van Gogh. Décidés à profiter de l’opportunité, les deux compères vont à Paris, espérant y faire la fête, mais s’arrêtent au musée d’Orsay. Dissimulés, ils découvrent que deux malfrats remplacent leurs toiles par des copies, puis voient une fillette apparaitre sur l’immense horloge des lieux. Repérés par les voleurs, Vincent, Van Gogh et l’enfant s’échappent à travers les peintures….
On les croyait morts et enterrés, mais Gradimir Smudja en a décidé autrement en les ressuscitant le temps d’un album. Facétieux et toujours aussi amoureux de l’Art, l’auteur plonge ses héros, et le lecteur avec, dans une aventure haute en couleurs où humour, onirisme et surréalisme font bon ménage. Pouvant dérouter de prime abord, le récit se révèle enlevé, espiègle et un tantinet fou avec ses allers et venues spatio-temporels. Il rend également et clairement hommage non seulement à la peinture impressionniste, mais aussi au cinéma, fait un clin d’œil à la bande dessinée, et, surtout, il brosse un véritable historique du Musée d’Orsay, cadre privilégié, bien que non unique, que les principaux protagonistes visitent à différentes époques. Par ailleurs, si l’histoire ne décolle vraiment que lorsqu’apparaît la petite Lune, la quête pour la ramener dans son présent, amusante et pleine de rebondissements, aborde le thème de la vie et de la mort, de même que celui de la transmission – ici celle de la passion pour la peinture.
Accompagnant ce récit ébouriffant, le pinceau de Smudja fait de nouveau merveille et peint véritablement chaque page, chaque case, fignolant les détails et laissant cette impression délectable et jouissive de se trouver dans un tableau. Encore une fois, l’artiste multiplie les références, reprenant des toiles connues, jouant des couleurs et des textures à la façon de Van Gogh, sans jamais que ne se démente la qualité de son travail. Même le seul passage un peu détonnant qui montrent des humains mutants tout verts et pourvus de trois yeux s’attache à rappeler quelques œuvres connues (les montres molles de Dali, par exemple).
Dans la lignée de son prédécesseur et bien qu'un peu décousu au début, Trois lunes offre une lecture aussi plaisante que dépaysante, graphiquement époustouflante et pleine de poésie.
Toujours aussi bon et beau les aventures de Vincent et Van Gogh.
Ici nos deux héros sont des fantômes. Ils vont parcourir le temps en croisant une sympathique petite fille...
Bon scénario de Gradimir Smudja. Le début de l'histoire est un peu poussif mais la rencontre avec Lune va dynamiser cette histoire. Quant au dessin c'est toujours aussi beau.
Un très grand plaisir pour nos petits yeux de lecteur. Non pas un plaisir mais une grande claque colorée...
N'hésitez pas, partez à la découverte de cette histoire singulière.