V
ous connaissez Batman ? Et Batteman, affublé de son célèbre acolyte Robine ? Il est vrai que les deux héros se ressemblent… de loin : mêmes costumes, du moins au début de l’histoire, même sens de l’honneur et de la justice… et la comparaison s’arrête là. Il faut dire que la journée de Batteman a bien mal commencé. Sa Battemobile en panne, il lui est difficile d’aller chasser le criminel à travers la ville. Puis, il y a cette malheureuse rencontre avec Madame Lulu, qui se prostitue dans la caravane voisine. Elle est gentille, Madame Lulu, et maline avec ça. Elle réalise assez vite l’attrait que pourrait procurer la panoplie du parfait justicier auprès d’une clientèle… particulière. Ni une ni deux, elle subtilise à Batteman ses vêtements de travail et les remplace par une magnifique tenue SM. Comment voulez-vous être pris au sérieux dorénavant ? Et ce n’est que le début d’une lente descente aux enfers…
Pochep a-t-il été traumatisé, dans sa plus tendre enfance, par l’« homme chauve-souris » ? A-t-il passé des nuits blanches à cauchemarder, imaginant le Joker planqué derrière la porte de sa chambre ? C’est en tout cas ce que ce petit ouvrage au format à l’italienne pourrait laisser penser, tant son personnage principal est malmené, torturé et humilié. Cet acharnement, décliné en strips d’une bande, est proprement jubilatoire. Le ton est à la fois cynique et grinçant, mais aussi carrément absurde, et l’auteur pratique avec une aisance certaine l’exercice du running-gag. Quant à son dessin en noir et blanc, dénué de tout artifice, il touche au but presque à chaque fois.
Pour les amateurs d’humour débilo-rigolo, la Battemobile est un véritable petit bijou, à ouvrir de temps en temps pour décoincer les zygomatiques.
Poster un avis sur cet album