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ong Kong, 2019. Depuis sept ans, un vaisseau alien surplombe la ville, bloquant à la fois les rayons du soleil et les ondes satellites. Ensuite, des anneaux d’ambre sont apparus au-dessus du port. Progressivement, des anneaux similaires se sont déployés dans le monde entier, créant un réseau qui permet la téléportation d’un endroit du globe à l’autre à certaines heures bien précises.
Sébastien Latour présente rapidement cet univers par une introduction brève et condensée. Une fois le lecteur familiarisé avec le fonctionnement de cette société futuriste et ce nouvel ordre mondial, le scénariste embraye et passe en mode action. Différents personnages, nombreux et agissant pour le compte d’organisations diverses (de la CIA à la DGSE, en passant par d’autres imaginées pour les besoins du scénario), se croisent et se recroisent au fil de péripéties qui prennent des allures de superproduction hollywoodienne : le rythme ne faiblit jamais et la quête poursuivie par les acteurs ne perd pas en intérêt. L’objet de cette quête se découvre petit à petit, à mesure qu’un complot ourdi à l’échelle planétaire pour le contrôle des anneaux d’ambre se dévoile. Il est donc préférable d’en laisser la totale surprise au lecteur, lequel sera heureux de constater que, pour une fois, les auteurs ne se contentent pas d’une simple mise en bouche lors de ce premier tome, mais offrent d’ores et déjà une histoire complète. De surcroît, la psychologie des protagonistes est plus fouillée que le minimum syndical souvent de rigueur, et les rebondissements et révélations ne pèchent jamais par manque de crédibilité. Au dessin, Mr Fab réalise une belle performance pour un premier essai : trait dynamique et cadrage efficace, le tout servi par des couleurs lumineuses mais qui ne tombent pas dans l’excès. Le résultat fait très bonne figure dans le genre que le dessinateur s’approprie avec talent.
Entre la présentation d’un univers particulièrement riche et des scènes d’action bien rendues graphiquement, les auteurs livrent un premier album équilibré. Ce n’est pas un hasard si cette nouvelle série porte le label Série B des éditions Delcourt : pour le moment, elle fait jeu égal avec les productions les plus mémorables portées par cette « marque de fabrique ».
Depuis 2012 (!) un vaisseau extra-terrestre stationne au-dessus de Hong-Kong. Dans le même temps, de mystérieux anneaux sont apparus permettant, chaque jour à minuit, de se téléporter dans les principales capitales du monde. C’est ainsi qu’en 2019, Cassel, un agent de la DGSE, débarque à Hong-Kong avec une valise contenant le cœur du président de la république…. De quoi laisser perplexe, Spyder, un agent du HK3 qui veille sur la sécurité de la nouvelle capitale du monde.
En ce début d’année, "Spyder" est la nouvelle série phare des éditions Delcourt et il faut convenir que rien n’a été laissé au hasard puisque Fred Blanchard, Manchu (design des décors !) ou Didier Cassegrain (design des personnages !) sans oublier Sébastien Latour (scénario) et Mr Lab (le dessin) se sont penchés sur le berceau du nouveau-né
Curieusement et contrairement à ce que laisseraient supposer les premières pages, le scénario d’"Ombres chinoises" tient plus de l’espionnage que de la science-fiction… ce qui peut déconcerter… seulement lorsque la dernière page est refermée car le rythme imposé au lecteur ne laisse que peu de temps à l’introspection : cadrages, graphisme, décors, scénario, tout est tourné vers l’efficacité et l’action.
Thriller (géo)politique dans un cadre futuriste, ce 1er opus de "Spyder" installe un univers graphique pour le moins réussi même si le scénario s’avère quelque peu simplificateur pour une histoire qui aurait mérité de plus amples développements.
Quoiqu’il en soit ce premier album est parfaitement calibré…