A
près un premier cycle en quatre volumes, Jean Dufaux et Philippe Xavier proposent désormais une série d’albums indépendants que Gauthier des Flandres inaugure, prolongeant ainsi l’univers créé dans Croisade.
Du sable, du soleil et du sang, sans oublier une touche de fantastique, cette liste, forcément un peu frustre, résume néanmoins bien les différents éléments que l’auteur de Rapaces a rassemblés dans cet opus. Loin des tumultes des remparts de Jérusalem, ou Hiérus Halem dans le cas présent, c’est dans un caravansérail isolé que se déroule la majorité de l’action. La lecture ne révèle que peu de surprises : une « chose » étrange enfermée dans une cage de fer à n’ouvrir sous aucun prétexte, un héros devant prouver sa bravoure (il sera récompensé en nature par une guerrière trouble aussi peu farouche que vêtue) et la traditionnelle force du mal qui sème zizanie et dévastation. Passé outre la violence souvent gratuite – les têtes tombent (ça doit-être la saison, elles sont mûres) – et l’inévitable coït en cinémascope, bien peu de péripéties semblent vraiment se dérouler. Ce tome, présenté comme une intrigue indépendante, ressemble plus à une longue introduction d’une série qu’à un récit fini.
Aux pinceaux, Philippe Xavier rend une copie de qualité comparable au talent déployé dans les épisodes précédents. Les planches sont denses et remplies de substances. Les vues générales sont particulièrement réussies, façades et intérieurs fourmillent de détails. Cette surcharge picturale aurait pu gêner la lecture sans la très astucieuse mise en couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. Ce dernier a choisi de faire ressortir, par la lumière et des tons plus forts, les personnages et autres éléments clefs de la narration. Le résultat est des plus probants et d’une très grande lisibilité.
Nomade, malgré un scénario sans guère de relief, devrait réjouir les amateurs de Croisade.
À lire également :
Les chroniques des trois tomes de Croisade ( 1, 2, 3) par la fine fleur des chroniqueurs.
J'avoue avoir du mal à comprendre l'arrêt de ce spin-off de la série Croisade. C'était pourtant une bande dessinée qui remplissait son quota d'aventures exotiques au pays des mille et une nuits. Il devait y avoir 4 tomes et le second était déjà programmé. Il y a sans doute eu moins de ventes que l'éditeur ne l'espérait par rapport à la série mère.
Le scénario de Dufaux est plutôt basique et un peu en-dessous de ce qu'il a l'habitude de nous livrer. On a droit au beau héros tourmenté qui va connaître un amour fugace auprès d'une belle guerrière. Il y aura une quête pour retrouver un esprit démon et un zeste de fantastique. Oui, une trame classique mais honorable avec une belle beauté des planches.
Plutôt déçu par cet album.
Le scénario se cherche sans se trouver. L'auteur semble hésiter entre récit historique et fantastique. Il nous livre au final une BD sans saveur aux dessins superbes mais qui nullement ne déclenchera cette sensation de satiété.
Attendons au moins le 2ème opus pour conclure.
5/10
Récit qualité Dufaux, avec héros tourmenté, intervention surnaturel et amours contrariées.
Mise en image agréables avec héroïnes sexy et grands paysages.
Bref ce n'est pas révolutionnaire mais on passe un agréable moment de lecture.
On peut donc se laisser tenter.
Gauthier de Flandres, désormais chevalier sans cause, erre à travers le désert pour finalement échouer dans le caravansérail de Meg Halstar où de nouveaux dangers l’attendent…
Graphiquement, le trait est toujours très réaliste et la mise en couleur de qualité ; de nombreuses planches sont d’une précision et d’une richesse qui font tout l’attrait de l’album. Toutefois, l’esthétisme développé par Philippe Xavier ne peut faire oublier un scénario qui se cherche quelque peu et peine à installer sa trame.
Si « Nomade » puise dans l’univers de « Croisade », il ne semble pas (pour l’instant) en constituer (vraiment) la suite, tout au plus un spin-off…
Le prochain album nous en dira plus …