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S 'il exige, il faut s'exécuter. Celui qui transige sera exécuté. Ou déporté, ce qui correspond d'une certaine manière à une mort lente. L'agonie de Staline, frappé par une attaque cérébrale, sera lente elle aussi, interminable, alors que l'accident aurait pu, qui sait, ne pas être fatal. Écartelé entre la peur panique, les petits calculs au service d'ambitions individuelles et les lenteurs intrinsèques d'un système de décision conforme à la norme fixée par l'appareil d'État mais totalement inefficace, l'entourage du Petit père des peuples se révèle particulièrement déplorable. Au plus profond de sa chair, le tyran subira les effets de ce qu'il a semé.

Plus que caricatural, le portrait de ces derniers instants concocté par Fabien Nury (Il était une fois en France, W.E.S.T) verse avant tout dans la réjouissante comédie. La perfidie des uns, ragaillardis à l'idée que leur heure soit venue, la maladresse des autres, tétanisés à celle de mal agir avant de subir les foudres d'un despote qui, un souffle de vie revenu, pourrait vouloir couper des têtes, invitent en effet plus à sourire qu'à se lamenter. Le trait employé par le scénariste pour la description des actes et des personnages est épais, malheureusement crédible, mais c'est la farce qui prend le pas sur la tragédie, sans pour autant l'occulter. Une nouvelle facette à mettre au crédit de l'auteur.

L'autre plaisir de cet album, c'est de retrouver Thierry Robin (Rouge de Chine pour Delcourt, Petit père Noël, Zappa & Tika chez Dupuis) qui compose un univers sombre, globalement terne, en tout cas sans éclat. En dehors de quelques chevelures blondes et du rouge qui s'immiscent par instants, le monde est dominé par le noir, puis par le blanc, qui daignent laisser quelques miettes à des nuances brunes et vertes sans vigueur. Dans ce milieu, les figures historiques et anonymes de l'URSS pullulent, s'affairent, frémissent, s'abandonnent à la décadence. Heureusement qu'il y a la vodka, le champagne et le sexe ! En marge de cette ambiance graphique volontairement austère mais ô combien lisible, ceux qui conservent le souvenir des audaces flamboyantes de Koblenz (Delcourt) par exemple, s'amuseront, page 28, de l'ornement qu'offre le dessinateur à un groupe de cases. Une sorte de clin d'œil, ou de nature(l) qui éclot au milieu du béton et de la grisaille imposés par le cahier des charges.

Au-delà de la réussite que constitue cette Agonie, le meilleur reste-t-il encore à venir ? Qu'est-ce qui a causé l'attaque cérébrale de Staline ? Quel était le message inscrit sur le billet dont la découverte l'a foudroyé ? C'est peut-être sur cet élément de pure fiction placé au cœur de faits réels que les auteurs choisiront d'entraîner un lecteur avide de ce genre de fantaisie. Une histoire vraie... soviétique : l'art de réécrire l'Histoire officielle, sans les arrière-pensées et sans les larmes.

Par L. Cirade
Moyenne des chroniqueurs
7.4

Informations sur l'album

La mort de Staline - Une histoire vraie... soviétique
1. Agonie

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Note: 4.0/5 (124 votes)

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L'avis des visiteurs

    duncan89 Le 09/04/2015 à 15:19:08

    L'album restitue ce que les auteurs supposent avoir pu être l'atmosphère qui régnait autour du dictateur communiste durant les heures entourant sa mort.
    C'est une BD très sombre, très noire, très cynique, au ton grinçant et aux dessins froids et accusateurs: les visages en gros plans sont déformés par la peur et la haine, les corps des politiques qui défendent leur pouvoir apparaissent sous des angles peu naturels: plongées et contre- plongées les amoindrissent ou les rendent effrayants. Cette satire a une suite avec les Funérailles.
    Bref, un premier tome très intéressant qui dépasse le cadre classique de la fiction historique et apporte une relecture originale et quelque peu humoristique à un événement qui ne l'est pas...

    Exqrt Le 10/07/2014 à 14:03:26

    Des traits durs pour ce diptyque soviétique qui mêle les faits historiques à une superbe fiction. La peur que pouvait inspirer le régime est transcrite par un dessin froid et glacial, des personnages qui ne font pas dans le demi-mesure et des scènes explicites. On ne badine pas avec la mort de Staline, mais on rigole parfois de l'absurdité du régime. Marquant.

    Neb Le 17/07/2013 à 15:44:31

    Un scénario très intéressant mêlant interprétation des auteurs et faits biens réels, autour de la mort de Staline. Nury réussi une fois de plus un beau scénario historique, en faisant ressortir l’ambiance oppressante de la situation, en insistant sur la façon dont les différents membres du PCUS tenteront par tous les moyens de prendre la succession de Staline. Le dessin épuré et très sombre de Robin s’associe bien au thème abordé.
    J'attend de lire le tome 2, en espèrant en apprendre plus par la suite, quand aux raisons, et aux intérêts qu’ont chacun des membres du PCUS à prendre le pouvoir, ce qui, je trouve, n’est pas assez développé dans cette première partie.

    Hugui Le 07/07/2013 à 13:56:05

    Un très bon scénario autour de la fin de Staline et la peur et l'ambition qui l'accompagne. Je ne suis pas un grand fan du dessin mais il rend très bien l'atmosphère lugubre de l'époque.
    A suivre.

    guyomar Le 02/01/2011 à 09:15:48

    Ca fait partie des meilleurs choses que j'ai lu cette année ! Encore Nury (incontournable en ce moment) aux commandes d'une réécriture assez subtile de la mort de Staline et du bal des ambitieux qui s'organise tout de suite autour des questions de successions...Le dessin n'est pas en reste et accompagne merveilleusement bien cette peinture très réussi d'un univers quasi kafkaien !

    DixSept Le 05/12/2010 à 18:25:10

    Dans la nuit du 28 février 1953, Joseph Vissarionovitch Staline s’écroule, foudroyé par une attaque cérébrale. Dès lors, les apparatchiks du comité centrale du PCUS rivaliseront d’hypocrisie et de machiavélisme pour s’arroger le pouvoir…
    Fabien Nury, nous préviennent : il s’agit d’une fiction, libre interprétation de faits réels. Mais, le trait anguleux de Thierry Robin et la mise en couleur de Lorien Aureyre rendent la paranoïa du régime stalinien ou l’arrivisme exacerbé de ses hauts dignitaires, palpables…
    A lire, en voulant croire que la réalité n’ait pu dépasser la fiction.