Un soir, au retour d'une journée chargée à l'hôpital, Shuichirô Kudo aperçoit un petit être lumineux aux prises avec un corbeau. L'étrange créature se révèle être une ange du nom de Kohaku, envoyée sur Terre pour retrouver sa guide céleste. Pour remercier son bienfaiteur, elle décide d'accomplir l'un de ses vœux. Malheureusement, Shuichirô n'en a aucun. Kohaku s'installe donc chez le chirurgien pour l'aider de son mieux tout en menant sa quête. Mais ces efforts sont systématiquement contrecarrés par Koryu, un diablotin combattif, accompagné de deux chattes infernales. Puis, pire, l'innocente séraphine apprend que celle qu'elle cherchait a choisi d'elle-même de quitter son séjour divin pour vivre une passion interdite ...
Onze ans après sa première parution en France, Wish, l'une des plus courtes séries (quatre volumes) du quatuor Clamp (Card captor Sakura, RG Veda, Tokyo Babylon, XXX Holic etc.) revient dans les rayons. Doté d'une nouvelle couverture et d'un papier de meilleure qualité, le premier tome a également vu sa traduction révisée et les noms des personnages retranscrits en japonais et non plus transformés en prénoms à consonances plus occidentales, comme c'était le cas précédemment. Rien que cela saura ravir les puristes.
Pour le reste, le lecteur découvre une histoire romantique assez classique, dans laquelle se mêle le thème éternel des amours contrariées, au destin tragique, entre deux amants issus de familles ennemies (Roméo et Juliette...) et celui de la chute des anges (la déchéance de Lucifer). S'y greffe la formation, sur le tas, d'une apprentie agent céleste assez gaffeuse, sa découverte du monde, sa petite guéguerre avec un vilain séide des Enfers, ainsi que la naissance de ses propres sentiments à l'égard d'un humain relativement froid et impassible. Bien rythmée, la narration se distingue par sa légèreté et le recours fréquent à un comique de situation qui n'en fait jamais trop. Il est amusant de voir Kohaku et Koryu se chamailler sous l'œil bienveillant de Shuichirô, ou se transformer en décalé, l'un prenant une taille adulte tandis que l'autre retrouve un gabarit d'enfant. Même lorsqu'il apparaît clairement que les évènements risquent de prendre une tournure plus dramatique, la fraicheur reste de mise, tout en devenant un peu plus sucrée.
Portant cette bluette, le dessin fin et très reconnaissable (ces visages masculins triangulaires et ces bustes larges) des Clamp fait la part belle, comme toujours dans les shojô, aux regards chargés d'émotions et à des minois tous plus séduisants les uns que les autres. Il s'appuie également sur un découpage dynamique et assez aéré, ainsi que sur quelques trames d'ambiances. De quoi faire passer un bon moment et (re)découvrir une vieille série, sans pour autant qu'elle se révèle aussi marquante qu'un Tokyo Babylon ou un X.
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