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adau est un jeune ébéniste de grand talent. Il est épris d'Angélina, une gitane des environs, et devra s'enfuir à ses côtés suite à une altercation plutôt musclée avec la tribu de sa belle. Ou plutôt de ses belles, car elles étaient deux sous les traits de sa promise, deux sœurs jumelles qui, ensemble, seront sa femme.
Avec cette nouvelle série signée Duval et Bonifay, les éditions Dupuis présentent une histoire de flibuste dans la plus pure tradition du genre. Combats à l'épée, abordages... les péripéties se multiplient sur la route des différents personnages. Alors que tous les ingrédients étaient présents pour faire de Gitans des mers un grand moment d'aventure, les auteurs s'embrouillent dans une trame particulièrement alambiquée, laquelle s'apparente à une succession sans queue ni tête de scènes pour le moins confuses. L'intérêt se dilue à mesure que les changements de lieux et de protagonistes s'accumulent sans aucune fluidité.
Au dessin, Duval rend une copie honnête mais sans charisme, assez éloignée de certaines de ses anciennes productions bien plus convaincantes (son Bonnie Tom avait plutôt fière allure), d'autant que les couleurs de Meephe Versaevel manquent souvent de relief. Le découpage des scènes d'action, trop souvent poussif, ne fait rien pour rendre plus agréable une narration qui ne convainc pas réellement. C'est donc par une déception que se solde ce premier volume, une déconvenue d'autant plus regrettable que le nom des auteurs laissait présager un récit plus consistant.
C'est un récit d'aventure de cape et d'épée qui est assez agréable à lire mais qui ne passionne pas véritablement. L'originalité semble se baser sur le fait qu'un gadjo épouse deux soeurs jumelles tziganes. Après quelques péripéties terrestres, les voilà embarqués sur un navire pour jouer les gitans des mers à la manière de Pirates des Caraïbes.
Les auteurs sont célèbres et n'ont plus rien à prouver sauf que pour moi, il ne faut jamais s'assoir sur des acquis mais toujours surprendre le public. Or, ici, nous avons droit au fils de d'Artagnan, ébéniste de surcroît qui couche avec deux femmes en même temps. Excusez-moi, mais cela ne me convainc guère. Duval et Bonifay ont été jadis plus inspirés dans leurs œuvres respectives.
Une narration décousue, un dessin déformé par moment, des couleurs sans relief, un découpage maladroit, un scénario trop classique: c'est une vraie déception. On passe sans cesse d'une scène à l'autre sans qu'on puisse mesurer la véritable consistance de chacun des personnages. Reste l'amour à trois...
La série est dynamique autant au niveau du dessin, nerveux et faisant honneur aux mouvements des personnages dans les scènes d'action, qu'au niveau du scénario, à rebondissement et souvent très orignal dans l'ellipse. L'intégrale est magnifique.