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istoire de changer d’air, Gabriel Lecouvreur, alias Le Poulpe, décide de passer quelques jours en Bretagne. Malheureusement pour lui, à la place du toujours vivifiant air du large, il se retrouve les pieds dans le purin à démêler une sombre affaire agro-industrielle aux ramifications politiciennes. Dans le cochon tout est bon croyait-il, la vérité est peut-être moins rose que les tranches de jambon.
Le célèbre héros créé par Jean-Bernard Pouy reprend du service dans cette adaptation du roman éponyme. Sous la forme d’une très mince intrigue, Franck Resplandy propose en fait un véritable procès d’intention contre la filière porcine bretonne. Tour à tour, le détective croise et affronte, entre autres, producteurs productivistes, secrétaires de la FNSEA avides de subventions et, évidemment, un député corrompu. Les magouilles des uns s’emboîtant dans celles des autres, le céphalopode, aidé d’une journaliste aux mœurs légères, ne rencontre guère de difficultés, hormis quelques horions récoltés ici et là, pour démonter l’affaire. Les méchants sont vraiment méchants et sans scrupule. Face à eux, les vagues écologistes proposés sont aussi désorganisés que risibles. Si le rôle de l’élevage intensif dans la pollution des nappes phréatiques n’est plus à prouver, une approche plus nuancée aurait sans doute conféré plus d’intérêt à ce récit.
Fritz Bowwl, dessinateur de « l’écurie » Ferraille, possède un style, évidemment, typé underground et très personnel. Loin des canons de la BD réaliste traditionnelle, son travail se révèle très agréable à la lecture. Le découpage, très classique en fin de compte, est particulièrement lisible. Le dessinateur réussit même la gageure de rendre – presque – digeste les différents passages particulièrement bavards du volume. Enfant du pays, il retranscrit sa région natale avec beaucoup d’intensité et d’amour. Dans le même temps, il sait également utiliser à bon escient cette intensité pour décrier les excès de ceux qui salissent sans vergogne son coin de pays.
Cette vingt et unième enquête, en BD, du Poulpe, de par sa simplicité et son manque de subtilité, est à réserver aux inconditionnels de la série.
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