L
e commandant Achab quitte les rouages du monde politique pour ceux, plus glamours, des strass et des paillettes. Au programme, la mort suspecte de Suzanne Merlin, dite Tosca, surtout connue pour être la petite amie d’Arthur Matthieu, un jeune chanteur en devenir. Le vieux flic, accro au joint et à la bibine, se débat dans un univers truffé de paparazzi, de magazines à scandale et de stars de pacotille. En marge de l’enquête, son nouvel assistant, Karim, lui annonce que sa mère vit ses dernières heures et qu’elle souhaite le rencontrer avant de passer l’arme à gauche. L’homme à la jambe de bois semble bouleversé par cette annonce et redoute ce face-à-face qui risque de le replonger dans les affres du passé.
À la lecture du premier tome, sorti il y a tout juste un an, deux sentiments contradictoires ressortaient nettement : le premier, très positif, en découvrant une galerie de personnages plutôt réussie et des dialogues soignés et percutants ; le second, nettement en deçà, à la vue d’une intrigue tirée par les cheveux, pour ne pas dire bâclée. Malheureusement, le deuxième opus emprunte quasiment la même direction. Si le plaisir de suivre les atermoiements et les crises existentielles d’Achab, mélange de Canardo et de Dr House, est toujours bien présent, l’enquête, aussi mince qu’une feuille de Rizla, laisse à nouveau sur sa faim, poussant l’ennui jusqu’à exhumer un vieux ressort scénaristique qui a fait les beaux jours de Ric Hochet et consorts.
Alors, il faut se rabattre sur l’environnement de la série, sur son fil conducteur qui tarde à révéler ses secrets, et sur un dessin, fin et précis, qui plonge dans l’ambiance du polar. Ou se délecter également de quelques (trop) rares instants croustillants, dont ceux mettant en scène le chat du commandant, crétin et hargneux à souhait. Néanmoins, la frustration est grande de voir évoluer le policier estropié dans une histoire pas vraiment à la hauteur et qui a du mal à tenir debout.
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