A
pprochez mesdames et messieurs ! Dans le Diable amoureux et autres films jamais tournés par Méliès, vous découvrirez comment le cinéaste a échoué à filmer les Rois mages à l’abri d’un buisson dans le Cimetière du Père-Lachaise, mais aussi ce que dissimulent les souterrains du Moulin de la Galette ou qui sacrifie d’innocentes jeunes femmes depuis le haut de la tour Eiffel. Vous y croiserez enfin le zouave du Pont de l'Alma, Joséphine Baker, Jacques Prévert ou le grand Houdini ! Prenez place, le spectacle va commencer !
En sept histoires, Fabien Vehlmann et Frantz Duchazeau ressuscitent la magie de Méliès, s’inspirant de son univers, citant ça et là des personnages ou des thèmes chers au réalisateur. Autant de fables emplies d’invention et de drôlerie dédiées à un bricoleur génial, un alchimiste de la lumière, un illusionniste qui s’escrimait à préserver le merveilleux, quand bien même, à trop tenter de le saisir, il risquait de le voir disparaître. Une réflexion de se faire jour sur la capacité d’émerveillement et l’art de la création ; un hommage aussi à un cinéma artisanal, empruntant à la prestidigitation, où les trucages et le carton-pâte tenaient lieu d’effets spéciaux.
Tout un petit monde onirique que parvient à saisir le trait épais, expressif et charbonneux de Duchazeau, lequel sait autant capter les émotions que restituer les ambiances. Ici, le Paris 1900, celui de la belle époque, des expositions universelles et des bonimenteurs montreurs de nains et de femmes à barbe sur les grands boulevards. Au fil de planches noircies à la suie, il promène le lecteur de la butte Montmartre au Jardin des Plantes - si souvent arpenté par Adèle Blanc-Sec - en passant par les toits de Notre-Dame. Là, les personnages, les clins d’œil à Herriman et à Rudolf Dirks (Pim, Pam, Poum), où le dessinateur fait montre de toute l’étendue de son talent : sens du geste, de l’attitude, de la mimique, et ce, dans la grande tradition de la pantomime, de la marionnette et du théâtre d’ombres.
Puis, alors que le rideau tombe, que les lumières s’éteignent, il y a comme une rumeur dans les travées... Allez, quoi ! Soyez sympas ! Rembobinez !
Des mêmes auteurs, à lire aussi :
» La chronique de La Nuit de l’Inca et celle des Cinq conteurs de Bagdad.
De Fabien Vehlmann :
» La chronique de Jolies ténèbres.
De Frantz Duchazeau :
» La chronique des Jumeaux de Conoco Station et celle de Meteor Slim.
J’attendais beaucoup mieux de cette bd surtout en voyant le nom de Vehlmann sur la couverture. Il a voulu créer une ambiance belle époque associant le cinéaste Méliès qui n’a pas réussi à me convaincre. Il faut dire que les différents récits sont plutôt loufoques.
En effet, ma lecture s’est faite dans une grande indifférence. On n’est pas touché par les aventures de ces personnages qui s’agitent. Il n’y a pas eu une réelle interconnexion. On s’ennuie très vite car on n’en voit pas le bout. Ce n’est pas pour moi.
Dans un même genre, Blotch m’avait beaucoup séduit.
La nouvelle du "Diable amoureux" vaut à elle seule le prix du livre. Vehlmann nous revient avec des saynètes, de petites histoires courtes mais déjantées tirées directement de l'univers de Méliès.
Le dessin de Duchazeau se prête bien à l'époque livrée en bouchées fort digestes. J'ai trouvé cependant les histoires inégales, question intérêt ou point de chute. Ce qui en fait une oeuvre où l'on passe un bon moment mais où manque seulement un léger zeste de continuité dans la magie des histoires.