C
omplot, vengeance, société secrète et autres mystères dans la deuxième partie du XIXe siècle. Adrien Mugrave, de retour en France après un long exil politique en Angleterre, est nommé juge d’instruction. Pour cet homme au lourd passé, l’enquête commence.
Dans la grande tradition de Ponson du Terrail et d’Eugène Sue, Patrice Buenda et Stéphane Fraioli ont ajouté à la trame de départ de nombreux éléments plus ou moins vraisemblables. À la première lecture, le résultat peut paraître boiteux. Cette construction narrative « encombrée » est, en fait, un des fondements du roman populaire. Le talent des scénaristes étant de faire se rejoindre, à un moment ou un autre du récit, les différentes pistes narratives d’une façon logique et satisfaisante. Lumière éteinte porte donc bien son nom : le lecteur est un peu perdu dans le noir. Ce premier tome est avant tout introductif, les auteurs posent ici les bases d’un récit ambitieux et très ouvert.
Jean-Marc Stalner (Fabien M, Le cercle de Minsk) est particulièrement à l’aise dans la description de la Troisième République et, pour les passages Outre-Manche, de l’ambiance victorienne. Sans doute conscient du manque de mouvement de ses personnages – très figés par moment –, le dessinateur choisit, avec beaucoup d’intelligence, de décomposer les actions. Cette « astuce », associée à des cadrages très serrés, permet de donner beaucoup d’impact aux scènes d’action. Le dessin, très classique, reste toujours très lisible. La mise en couleur d’Elvire de Cock, quoiqu’un peu lourde par moment, est néanmoins efficace.
Un premier tome intéressant qui en appelle d’autres, chose somme toute logique pour un bon feuilleton… à suivre.
Poster un avis sur cet album