L
e calme est revenu dans la cité des Hauts Vents, mais les problèmes sont-ils vraiment résolus ? La violence a-t-elle définitivement déserté les lieux ? Les habitants semblent en tout cas portés par l’espoir, un espoir incarné par le père Esternod dont les actions de bienfaisance et le message rassembleur pourraient bien triompher de la misère et du malheur. C’est sans compter sur le côté manipulateur de l’ecclésiastique, et sur son passé nébuleux. Entre lui et la population se dresse le jeune Djin Issiakhem, fils spirituel des clowns Grocko et Clock.
Le sourire du clown, nouvelle série des auteurs du Pouvoir des innocents, s’était ouvert sur un premier tome flamboyant, avant d’amorcer un virage plus laborieux avec le second volume. Un rythme moins soutenu et une narration moins fluide rendaient notamment la lecture plus ardue. Avec ce troisième tome, Luc Brunschwig renoue clairement avec la qualité des débuts, mais dans un registre quelque peu différent. La critique sociale sur laquelle semblait se concentrer le scénariste fait ici la place à une sorte de fable, en tout cas à quelque chose qui semble moins en prise avec la réalité. Comme en atteste un dénouement qui devrait diviser les opinions, l’auteur oppose à la violence quotidienne et à la manipulation de certains, non pas une surenchère de violence, mais la force du rire et de la bonne humeur. Un peu comme si, pour combattre la misère et le désespoir, rien n’avait autant de force que… le sourire du clown, c’est-à-dire cette capacité à dérider les visages et à provoquer le rire même dans les moments les plus difficiles, et à puiser dans ce mélange – propre à l’art du cirque – d’humour et de poésie pour faire face à l’adversité. Tel est le message de Djin, et ce message est porté avec force par les deux auteurs.
Par certains côtés, en prenant des airs de conte, Le sourire du clown se rapproche plus de séries telles que Mangecœur ou Fée et tendres automates que d’histoires plus ancrées dans le réel. Par ses couleurs chatoyantes et son trait d’une grande finesse, Laurent Hirn renforce cette impression de spectacle, comme si toute l’histoire se déroulait avec décor et costumes. Il faut dire qu’il n’a pas son pareil pour mêler dans un même univers un côté réaliste et un autre beaucoup plus poétique. Par conséquent, certaines scènes, pouvant paraître surjouées ou reposant sur des ficelles un peu grosses, trouvent une juste signification dans cette volonté affichée par les auteurs de ne pas s’enfermer dans la simple critique sociale. En conférant une dimension plus onirique à leur récit, ils délivrent également un message plus universel et lancent un appel plus large à la bonne entente entre les peuples. Parmi les thèmes abordés, celui de l’exclusion tient en effet une place de choix : la cité est exclue de la bonne société et, au sein de cette même cité, certaines personnes semblent désignées d’office pour jouer le rôle de bouc émissaire, quelles que soient leurs intentions, simplement parce qu’elles osent vivre différemment et priver d’une partie de leur pouvoir d’autres personnes grisées par leur fonction et l’importance qu’elles ont dans la vie de chacun.
Original par sa thématique, ce troisième volume balaie tous les doutes soulevés par un deuxième tome en demi-teinte. Au final, Laurent Hirn et Luc Brunschwig offrent avec Le sourire du clown une série à la fois intelligente et superbement réalisée, et osent poser des choix narratifs et graphiques audacieux, au risque de s’aliéner une part de leur lectorat.
Decidemment je crois que je n'aime pas cette série.
La fin est grotesque mais c'est normal pour un spectacle de clowns.
Ce dernier tome révèle la pauvreté du scénario onvoit venir la fin dès les premières pages du livre.
Et decidemment les dessins sont horribles.
A oublier.
5/10.
Comme je le craignais un peu, la parution du tome 3 a enlevé de la puissance au récit pour le ramener à un simple fait divers. Certes il est intéressant de découvrir les dessous de l'affaire, certes il est agréable que les méchants soient battus par le rire des clowns mais cela transforme une histoire tragique avec des implications sociales et une réflexion sur "le bonheur parfait" en simple fable rassurante. Il n'en reste pas moins que la réalisation sans reproche de ce volume, transforme cette impression en moment de lecture agréable.