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Le pape terrible 1. Della Rovere

01/12/2009 10535 visiteurs 6.0/10 (1 note)

J odorowsky s’attaquant à la religion, quand on connaît la propension de l’auteur de L’incal à briser les tabous en tous genres, c’est l’assurance d’avoir une série décalée et irrévérencieuse envers une institution telle que l’Église. À cet égard, Le pape terrible tient ses promesses. Mutilations, vie sexuelle débridée des hauts dignitaires du Vatican, violence et corruption, tout y passe. Quant à savoir la part de vérité historique de ce récit aux mœurs décadentes, c’est un travail que nous laisserons aux spécialistes pour nous concentrer sur la fiction.

La lecture est aisée et la narration, malgré l’un ou l’autre raccourci en fin d’album, témoigne du métier et de l’expérience du Grand Jodo. Les personnages, fort stéréotypés, restent convaincants dans leur rôle. Le trait est un peu gros, soit, mais les auteurs affichent clairement leurs intentions dès une couverture plus que suggestive. Le lecteur est prévenu, et tout pourrait donc aller pour le mieux, d’autant que le travail de Théo au dessin et de Sébastien Gérard aux couleurs force le respect. L’ambiance qui résulte de cette collaboration est fort plaisante, chaleureuse, et accompagne une mise en scène qui soigne ses effets.

À condition d’adhérer au postulat des auteurs, et de s’accommoder des habituels délires jodorowskiens, Le pape terrible offrira à son public une lecture divertissante. Souhaitons toutefois à ce public de ne pas avoir lu Borgia auparavant, du même scénariste sur un dessin de Milo Manara, tant les similitudes entre les deux séries confèrent à l’auto-plagiat. La seule différence ? Les noms des personnages, et surtout la prédominance des relations homosexuelles dans ce nouveau titre. Pour le reste, ce sont les mêmes ressorts narratifs qui sont utilisés. Dommage.

Par D. Wesel
Moyenne des chroniqueurs
6.0

Informations sur l'album

Le pape terrible
1. Della Rovere

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Note: 3.4/5 (99 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:57:24

    J'avais déjà été abasourdi de façon malsaine par ma lecture de Borgia du même auteur sur les méfaits de l’église romaine. Jodorowsky, toujours fidèle à lui-même, nous remet cela dans le Pape terrible à savoir Jules II l'ennemi juré du clan des Borgia.

    Mais jusqu'où ira-t-il dans l'ignominie pour dénoncer les crimes de l’église ? Il franchit toutes les frontières du sordide. Paradoxalement, c'est ce que j'aime. C'est choquant et séduisant en même temps. Il le fait avec maestria dans une fresque papale envoûtante et barbare.

    Je vais d'ailleurs en profiter pour prêter ce titre à mon meilleur ami, un pratiquant convaincu de la première heure. Je ne sais pas : c'est à vous dégoûter à tout jamais de ce qui porte du rouge. Pour gagner l'élection du Saint-Siège, certains cardinaux sont réellement prêt à tout entre trahison, luxe et luxure les plus perverses.

    Le dessin reste d'un excellent niveau ce qui agrémente la lecture. On ne pourra que se plonger dans cette lutte vaticane faite de manipulation, de pouvoir, de sexe et de meurtre.

    Au fait, et la religion dans tout cela ? Bon, ce n'est pas avec ce titre que je vais retrouver la foi !

    EnkiAnatine Le 22/11/2020 à 08:47:25

    Fan de BD historique ? Passez votre chemin car nous sommes loin du travail de France Richemond... ou de Valérie Mangin pour le côté uchronie. Fan de Religion ? Passez aussi votre chemin car le Clergé en prend pour son grade, Jodorowsky ne tourne pas longtemps autour du pot, il y va franchement et crûment... voir le Pape à poil enculer à tout va (je n'ai pas d'autre mot) peut choquer certain bigot, c'est évident ; mais n'oublions pas que c'est une uchronie et que l'auteur manipule l'Histoire pour mieux montrer les travers de l'Eglise de cette époque. Fan de Théo ? N'hésitez pas une seconde, le dessinateur frôle l'excellence, son travail est sublime, les émotions des personnages font mouche à chaque fois : le Pape et son regard extatique dans les premières pages du 4ème tome est tout bonnement merveilleux. Pour résumer : Une très bonne BD avec un scénariste fidèle à lui-même et un dessinateur confirmant son immense talent... une BD où les personnages sortent des cases, une BD possédée à lire avant d'être excommunié !

    tcdc Le 04/11/2020 à 18:07:28

    Fan de BD historiques, j'ai été extrêmement déçu par cette série, au point que je l'ai rendue (fait unique !) au libraire qui m'en avait vendu les mérites.
    Toute l'intrigue tourne autour de la capacité du pape à sodomiser ses alliés et trucider ses ennemis... Du grand n'importe quoi !

    Saigneurdeguerre Le 03/07/2020 à 00:33:42

    Vatican, 18 août 1503.

    Alexandre VI, le Saint-Père se meurt emporté par un mal mystérieux.
    Le 19 août, Rome semble tombée entre les mains du Diable. On picole, on se bâffre et on fornique de tous les côtés…

    Les Romains savent que suite au décès du pape, dès l’aube, dix jours de deuil obligatoire s’abattront sur la ville : jeûne et abstinence… Et l’excommunication pour ceux qui ne respecteraient pas ces ordres ! Autant en profiter durant quelques heures… Et les prélats ne sont pas les derniers à en jouir (au propre comme au figuré… enfin… « propre » n’est peut-être pas le mot le plus adéquat).

    Giuliano della Rovere vient de passer une nuit torride comme il les aime, en compagnie de son jeune amant. Il lui révèle comment il s’est débarrassé de son ennemi mortel. Borgia et della Rovere, tous deux hommes d’une Eglise qui prêche l’amour et le pardon, mais qui se sont toujours détestés prêts à s’éliminer, avaient de bonnes raisons de se méfier l’un de l’autre. Il y en a, plus rusé, qui a fini par l’emporter…

    Un nouveau pape doit être nommé par le collège des cardinaux. Della Rovere n’est pas assez riche pour corrompre ces braves émissaires de Dieu. Les Espagnols ont toutes leurs chances. Ainsi que les Français ! Ils ont amené assez d’or que pour acheter les consciences (enfin, le fantôme de leurs consciences) des cardinaux qui vont désigner le futur pape. Della Rovere n’est pas riche, mais il a un plan !

    Critique :

    Bien chers frères, bien chères sœurs ! Si vous pensez que les papes ont toujours été des hommes saints guidés par l’Esprit de Dieu, passez votre chemin ! Lire cette BD va vous faire beaucoup de mal car Jodorowsky ne peut être que l’incarnation du démon pour s’être laissé aller à concocter un scénario aussi dur envers la papauté et l’Eglise catholique… Et pourtant… C’était une époque où leurs saintetés se permettaient de transgresser allègrement toutes les règles à l’application desquelles ils devaient veiller : assassiner, forniquer, corrompre, mentir, trahir… A côté d’eux, Judas est la naïveté incarnée. Le scénariste s’appuie sur des faits historiques et comble les vides par le fruit de son imagination. Attention, c’est une BD historique, mais pas forcément un livre d’histoire !

    Les dessins de Théo sont grandioses et donnent énormément de caractère à l’histoire, soutenus par la splendide mise en couleurs de Sébastien Gérard.
    J’aurais pu mettre 5 étoiles… Mais non ! Quand on traite d’histoire, j’aime autant qu’on ne déforme pas les faits connus. L’assassinat en Espagne de César Borgèse, et d’autres petites choses m’ont dérangé et procuré une mauvaise conscience (preuve qu’il m’en reste un petit peu). Mais si vous n’êtes pas un grand fan de la vérité historique pure, laissez-vous emporter par le scénario bien ficelé d’un Jodorowsky particulièrement en forme, solidement servi par un Théo et un Sébastien Gérard.

    Hugui Le 04/09/2011 à 13:10:02

    Pas mal pour les dessins et la qualité de la narration, mais pour un amateur d'histoire comme moi, c'est vraiment trop invraisemblable pour que je puisse rentrer dans ce récit. Il vaudrait mieux qu'il n'y ait pas de référence historique, mais même dans ce cas les sentiments humains décrits sont peu crédibles, rien à racheter dans aucun des personnages.
    Malgré tout grâce à la qualité de la narration et de la mise en dessin, ça se laisse lire, et puis autant de perversité, cela devient jubilatoire.

    madlosa Le 04/09/2010 à 21:32:12

    Le scénario de Jodorowski est sans concession, parfaitement servi par les dessins de Théo. Certes les propos est brutal mais ne fait que traduire un fait qui traverse les siècles sans vieillir : l'homme est le prédateur de l'homme. Ce phénomène se traduit par une violence récurrente et quand le pouvoir et l'argent sont en jeu, cette violence atteint des sommets vertigineux. Le récit mené tambour battant, décrit parfaitement cette violence qui grandit comme une fleur vénéneuse dans l'environnement délétère et sulfureux cultivé par Della Rovere. Un bon premier tome à ne pas mettre entre toutes les mains ...

    zaaor Le 11/07/2010 à 04:36:28

    Jodo frappe fort avec ce nouvel opus. Cette série ne sera pas cependant à mettre entre les mains des plus jeunes dû à ses scènes érotiques assez fortes et marquées du seau de l'impudeur.

    On y dévoile une Église dévergondée, où la quête du pouvoir devient l'objectif ultime, peu importe le nombre de cadavres qu'il faudra laisser sur le plancher pour y parvenir et peu importe la dépravation et la violence engendrées par cette quête.

    Un bon début. Où serons-nous transportés ensuite?

    Le dessin est très joli.

    safedreams Le 05/11/2009 à 19:28:46

    J'ai été immédiatement attiré par la mention Jodorowski qui est, pour moi, un signe de qualité dans le scénario (je suis un fan absolu de Bouncer). Encore une fois, on peut dire que Jodo sait mener son affaire! On rentre dans le vif du sujet sans prendre de pincettes avec tout ce qui peut être dégueux et crasseux en ce bas monde ! Ecrit pas Jodo, cela en devient toute une poésie ! Certes, le coté orgie, débauches et complots au sein du vatican apparaissent un brun excessif mais cela dénote radicalement des autres productions trop sages sur le même thème. Après tout, on est dans une fiction et il est permit de prendre quelques largesses. Enfin, cela alimente (très agréablement) mon coté anti-cléricale.
    Mais ce qu'il y a de plus étonnant, c'est encore les dessins qui sont vraiment remarquables de beauté et surtout de précision. Ajouté à cela une superbe mise en couleurs et on obtient un excellent 1er tome.

    DixSept Le 29/10/2009 à 20:01:51

    Théo Caneschi et Alexandro Jodorowski signent un album aux graphismes superbes mais au scénario équivoque.
    En effet, même si les Guerres d’Italie se prêtaient à des excès de toutes sortes, il semble que Jodorowski ait une idée bien arrêtée de la curie en général et du cardinal della Rovere en particulier. Son interprétation des moyens mis en œuvre par le futur Jules II pour accéder aux plus hautes fonctions ecclésiastiques laisse dubitatif et risque d’en offusquer plus d’un !
    Coté dessin, le travail de Théo Caneschi est magistral. La maîtrise des décors est parfaite et doit sûrement beaucoup au « Trône d’argile ». Mais le plus remarquable reste les visages (en gros plan) d’un réalisme saisissant et d’une mise en couleur sans faute.
    Cet album est une réussite malgré un scénario quelque peu … excessif !