La vie en slip 1. La vie en slip

P our Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza et Gilles Delouze, la vie est une galère qui commence par une partie de cache-cache entre copains et finit dans les poubelles. Jamais à l'abri d'une bonne bêtise, les trois boulets font tout pour séduire la belle Zoé ou échapper aux crocs de Tibia, le chien, et à Wagner, sa brute de maître. Ils sont trois, ils ont 8/10 ans, ils s'interrogent sur le sens de la vie... en slip !

Le créneau de la bd jeunesse rigolarde associée à la philosophie de cour d'école est en pleine expansion, Bill Watterson a fait des émules, tout éditeur ou auteur voulant y aller de son Titeuf. L'exercice est périlleux, et nombreux sont ceux qui s'y sont cassé les dents. Steve Baker se lance donc dans l’animation d’une bande de joyeux gamins affublés de caractéristiques plus ou moins symptomatiques de notre progéniture : timidité, manque de diplomatie, candeur, etc. Les propulser dans la jungle des relations préadolescentes offre de belles situations cocasses, souvent déjà vues, mais bien mises en scène comme c’est le cas ici, elles sont synonymes de plaisir partagé. Animer une bande permet de varier les séquences sans tourner systématiquement autour du même personnage et ainsi éviter la sclérose rapide. La vie, en slip, se remplit plus facilement à plusieurs.

Rien de bien nouveau sous le soleil, la difficulté de renouveler le genre est bien réelle, mais la bonne poilade liée à la potacherie bon enfant est bien présente, c’est là l’essentiel. Bien évidemment le propos est souligné par un graphisme adapté : légèrement caricatural et agrémenté de couleurs chaudes ou froides selon la circonstance souvent associée à l’état (pitoyable) de nos héros en sous-vêtement. Reste l’interrogation quant à ce titre énigmatique. Non, ils ne courent pas toujours en slip. Alors, pourquoi ? Bin, parce que.