L
e regard vide, plein de l’amertume d’avoir été viré de sa bande faute de jouer en rythme, Hoshino traîne ses jeans sur les bancs de son lycée, quand il ne le déserte pas. Lors d’une de ses rares apparitions en cours, il rencontre Ninomiya, jeune violoniste classique et amateur de rock. Poussé par son nouvel ami, Hoshino reprend sa gratte. Lors d’un concert, il est transporté par la courte et violente prestation de Kenji Imai, un rockeur trentenaire, connu pour semer la pagaille partout où il passe à cause de son refus de toute concession. Ce dernier lui propose de former un groupe et de se produire. Mais encore faut-il trouver d’autres membres et une live house qui les accepte en dépit de la mauvaise réputation d’Imaï. L’affaire semble réglée avec l’arrivée du bassiste Katsumi, seulement l’amour s’en mêle en la personne de Kyoko, sa petite amie…
Voici une nouvelle série mettant en avant la musique rock, au travers des aspirations d’un adolescent ordinaire qui intègre une bande et rêve de subjuguer les foules sur scène, le tout saupoudré d’humour et d’une légère dose de romance. Pour qui a lu Beck de Harold Sakuishi, l’idée initiale n’a rien de bien original et le lecteur pourrait croire à un pâle copie. Pourtant, Chihiro Tamaki parvient à susciter l'intérêt et la curiosité grâce à l’introduction de personnages vite attachants, voire peu communs comme Imai le pur et dur qui fait pendant à un héros encore trop naïf et stéréotypé. Par ailleurs, en choisissant d’alterner une certaine lenteur narrative en début et fin de volume et une explosion musicale et événementielle au milieu, elle joue sur l’évolution des émotions d’Hoshino, soulignant en particulier son enthousiasme quand il s’agit de monter un groupe et ses atermoiements avant de reprendre la guitare ou de reconnaître ses sentiments envers Kyoko. Dans l’ensemble, l’auteure donne une idée réaliste des difficultés à affronter pour se produire en concert, pour maintenir des bonnes relations entre les membres, et montre qu’à n’importe quel âge le rêve est intact. Le dessin est doté d’un trait maîtrisé, plus tendre et romantique dans les premières et dernières scènes alors qu’il est plus marqué dans le reste du volume. Les protagonistes possèdent de vraies gueules leur conférant le profil de l’emploi – Imai en est l’exemple le plus criant, mais aucun n’échappe aux gros plans sur les visages traversés par un bouillonnement émotif constant.
Plantant son décor dans l'univers des rockeurs (en herbe ou non), ce premier tome de Fool on the rock se lit avec plaisir et sans faim. Espérons que la suite confirme ce début des plus honorables.
Il est vrai que le magazine Rolling Stone a soutenu publiquement ce titre. C’est indiqué sur la jaquette, je n’invente rien. Maintenant, il s’agit de savoir si c’est un soutien qui compte. Je n’ai jamais versé dans le monde du punk, du rock agressif et transgressif de l’ordre de la société. C’est ainsi. Ce genre de musique n’est guère mon apanage. Je préfère nettement Mickael Jackson que j’ai eu la chance de voir en concert dans sa belle époque.
Ce manga commence par nous montrer deux collégiens qui essayent de sympathiser autour de la musique. Puis, on va suivre le plus antipathique des deux qui fuient les autres mais qui souhaite tout de même s’intégrer dans un groupe de hard-rock avec un chanteur qui nous fait sa prestation tout entièrement dénudé car cela fait rock n’roll comme attitude. Oui, je veux bien…
Fool on the rock se lit tout de même assez agréablement. Cela procure un minimum de divertissement dans ce monde un peu glauque. Certes, on nous balance quelques références musicales comme si un morceau de Deep Purple valait mieux que celui de Francis Cabrel. J’ai toujours détesté ce genre de références à une musique que je n’apprécie pas mais qui s’est auto-proclamé meilleur que la musique soi-disant commerciale. Avec les bd, on assistera d’ailleurs au même phénomène d’un élitisme de façade.
Cependant, je vais surtout retenir la progression des personnages dans leur art musical (gratter de la guitare par exemple) et surtout leur opposition (la musique, un travail ou une passion). Les situations sont intéressantes et parfois inspiré du réel comme ces parents poussant leur enfant à tenter tous les concours du conservatoire. C’est en effet une autre manière de percevoir la musique.
En conclusion, un titre trop léger qui n'est pas dans mon univers.