Q
uelques années après le décès de sa mère, Misaki emménage avec son père dans la maison natale de celle-ci, à Hohoro. Un soir, elle rencontre la créature marine qui, selon la légende, hante le lac tout proche et s’aperçoit vite qu’un baiser transforme l’animal en garçonnet tandis que le contact de l’eau lui rend sa forme d’origine. Misaki adopte aussitôt Nio qui lui rappelle un vague souvenir et le ramène à la maison, faisant fi des interrogations paternelles. Quelques jours plus tard, des kidnappeurs prennent la fuite à bord d’un hélicoptère et se crashent dans les eaux du bassin lors d’une tempête de neige. La seule rescapée a-t-elle simplement rêvé qu’un monstre aquatique la sauvait ? Et pourquoi Misaki se sent-elle si liée à Nio ?
Yûchi Iwahara revisite à sa manière le mythe de Nessie à travers une série en trois volumes, dans laquelle il mêle amitié teintée d’amour, héritage scientifique empreint de fantaisie et pactole englouti, pour livrer une histoire légère, également riche en rebondissements. Plantant le décor et présentant les personnages, le premier tome ne connaît aucun temps mort et entraîne vivement le lecteur sur les pas de la charmante héroïne, au rythme de ses découvertes et des espiègleries de son compagnon marin. Cette comédie est par ailleurs portée par un ton résolument bon enfant et par un trio de choc attachant dont les gamineries ne peuvent que faire sourire. L’affaire de kidnapping – et de rançon à récupérer en eaux troubles - ajoute la pointe de sel nécessaire à un récit qui, sans cela, pourrait se révéler un peu fade, tout en ouvrant la porte à de nouvelles péripéties – certes vraisemblablement convenues - qui peuvent mettre en danger le gentil hôte du lac. En revanche, l’insistance assez lourde sur l’attirance, largement connotée, de Sanae envers Nio s’avère rapidement lassante et gâche un peu le comique des scènes de métamorphose. Enfin, doté d’un trait généralement maîtrisé, le dessin se plaît à croquer des bouilles rondes et enfantines, dotées de grands yeux humides accentuant leur côté mignon, mais devient plus brouillon dans les passages d’action.
Le Monde de Misaki se lit sans faim et constitue une lecture agréable, bien que le scénario en lui-même n'ait rien d'innovant ou d'original. Idéal pour se distraire pendant l'été.
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