L
e maquillage et le brushing impeccables, Nika Tamiya est la coqueluche de son lycée, faisant tourner la tête aux garçons et rendant dingue sa rivale. Mais, une fois loin des regards, elle entre en mode off et se transforme totalement. Cheveux relevés n’importe comment, pyjamas ou T-shirts informes, petite culotte toute effilochée et goût immodéré pour les plats un peu trop odorants, elle trône au sommet de la négligence et du laisser-aller. Seule Nino, sa meilleure amie connaît sa véritable nature, jusqu’au jour où, durant une pause-déjeuner, elle se relâche involontairement devant Arata Kamiyama, le nouvel élève. Cependant, celui-ci possède aussi son petit secret, car il dissimule son beau minois derrière d’épaisses et peu seyantes lunettes d’otaku afin d’échapper aux filles. Tous deux décident alors de se protéger mutuellement pour que la vérité reste cachée…
Prenant le relais du populaire Fruit Basket, Switch girl est le nouveau shôjo à succès publié par Akata Delcourt. Au programme de la série : double vie et jonglage entre l’être et le paraître. Un thème qui exploite ici le côté le moins glamour des vedettes - même si ça se limite à être celles de l'école - et rappelle qu’au fond, aussi jolies qu’elles puissent sembler, elles n’en restent pas moins des personnes comme les autres dont les besoins les plus terre-à-terre ne manquent jamais de se faire sentir à un moment donné. Dans ce premier tome, le décalage est énorme entre les modes « off » et « on » de l’héroïne, mais c’est justement cette exagération caricaturale qui prête à sourire et confère sa saveur au récit. En s’inspirant d’elle-même et de ses proches, Natsumi Aida met en scène des situations à la fois amusantes et empreintes de réalisme, ce qui les rend encore plus drôles. En plantant le décor, l’auteure s’attache aussi à reprendre de nombreux ingrédients du genre. Ainsi la romance, pour l’instant limitée à l’amitié, pointe-t-elle son nez entre Nika et Arata, à travers la pièce de théâtre – inévitable clou des fêtes de fin d’année scolaire – jouée en fin de volume. Forcément, les garçons de l’histoire tiennent de la gravure de mode et, même avec ses lunettes, Arata a tout du ‘bishônen’ qu’affectionnent lectrices et mangaka. Ces aspects se retrouvent donc dans le dessin, typique du shojo, qui souligne à l’envi les émotions dans des yeux brillants et des mimiques enflées, qui constituent en partie le charme de l’ensemble.
Ce premier tome de Switch girl s’avère particulièrement divertissant et augure bien de la suite. A lire sans modération pour passer un bon moment de détente.
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