E
lles approchent de la trentaine, attendent l’homme de leur vie ou vivent avec leur copain. Elles s’adonnent à la gym douce, philosophent à la recherche du bien-être. Elles ferment leurs oreilles à leur mère et belle-mère pour se mettre à l’écoute de leur corps. Elles jouent du décolleté et font tourner leur jupe – quelquefois -, jalousent les unes ou les autres, mais sont aussi leurs meilleures amies.
Les croqueuses est un recueil de saynètes en une planche dans lequel Karine Bernadou décline avec humour quelques instantanés du quotidien de ces dames. Passant en revue ses désirs, ses espoirs, ses – nombreuses – contradictions, ses attentes de tous les instants, l’auteure montre le sexe faible dans toute la splendeur de ses atermoiements, hésitations, petits bonheurs et infimes malheurs. Le ton est juste, décomplexé, parfois cru, mais sans glisser dans le vulgaire. Les gros clichés sur les filles et leur rapport aux mâles sont jetés aux orties pour leur préférer quelques moments empreints d’authenticité et assez drolatiques, qui font généralement mouche. Quelques recettes font sourire en mettant en scène des situations véridiques et leurs solutions miracles, comme la façon imparable de faire fuir un dragueur trop collant. Par ailleurs, le dessin, simple, ne s’embarrasse ni de décor ni d’ambiance, se suffisant à lui-même en soulignant les mimiques des personnages, lesquelles évoquent parfaitement ces sautes d’humeur qu’on dit typiquement féminins.
Un album à croquer avec plaisir mais modérément pour en savourer tout le jus. Et contrairement aux apparences, il n’est pas réservé aux femmes, d’ailleurs, aucune misandrie ne vient faire déparer les gags. Et ces messieurs pourraient bien aussi rire aux déboires de ces dames.
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