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arcel, octogénaire solitaire, mène une existence paisible que vient secouer un clairon en exposition chez un brocanteur. La vision de ce dernier, identique à celui qui l’accompagna lors de la seconde guerre mondiale, fait remonter de fil en aiguille bien des souvenirs à la surface. Sa petite fille, Andréa, adepte de la cool-attitude et chauffeuse d’un taxi-bus pour le moins original, est de passage chez lui. L’occasion faisant le larron, son « pépé » lui demande de monter à bord, tout en restant évasif sur les motivations qui le poussent à battre la campagne.
Le ton est léger et le numéro sur le décalage des générations (mais ils s’aiment bien quand même) bien rôdé. Le « pépé » bougon s’adonne avec malice, ou à son insu (qui sait !), aux facéties de la comprenette difficile, avec tout ce que cela peut avoir d’agaçant, sachant qu’il se montre nettement plus vif quand il est question de son passé. En face, Andréa affiche la force tranquille d’une désinvolture de chaque instant propre à l’insouciance de ceux qui n’ont pas connu la guerre. Malgré ces traits de caractère a priori sympathiques, les personnages poussent un peu loin la chanson et l’intervention, sur la fin, de nouveaux protagonistes va virer à la caricature. Conséquence directe, ce jeu de rôle galvaude sérieusement le cœur du récit et laisse dubitatif sur les intentions de l’auteur et la concrétisation. En effet, beaucoup d’idées, voire trop, sont esquissées et peinent à éclore dans ce qui reste une histoire assez simple. Alors certes, la réalisation a ses qualités, avec notamment une narration qui offre une lecture assez fluide et des couleurs empreintes de douceur, mais la magie n’opère pas pour autant. Un peu à l’image d’un graphisme informatisé qui, s’il peut être à son avantage isolé de son contexte, trouve ses limites pour illustrer sur la longueur.
A cheval entre deux époques, Trompe la mort est une chronique aigre-douce un peu barrée, qui aime prendre son temps et s’attarder sur le frivole et le secondaire, ce qui, au final, laisse comme un goût d'inachevé.
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Je l'avoue, j'ai pris complètement au hasard cette BD à ma Médiathèque. J'ai été attirée par la couverture et le titre. Mon instinct ne m'a pas trompée et j'ai découvert l'histoire de Marcel avec beaucoup de plaisir. Ce vieux monsieur est une véritable force de caractère mais il est aussi très têtu! Lors de la guerre, il a perdu son clairon et rien ne l'empêchera de le récupérer.
Le scénario est vraiment bien mené et nous livre un personnage succulent. En lisant cette BD, j'ai ri et souri. J'ai vraiment passé un très agréable moment. Les illustrations sont également très belles. Les traits sont extrêmement fins. Il y a très peu de détails dans les décors. Ce que je retiens surtout de l'esprit graphique de cette BD, ce sont les superbes couleurs qui explosent littéralement.
Je ne regrette donc pas du tout mon choix au hasard car il m'a permis de découvrir un nouvel auteur de BD talentueux.
Trompe la mort est un titre assez bien trouvé puisqu’il est question d’un jeune soldat français au cours de la drôle de guerre en 1940 qui avait notamment pour mission de sonner dans un clairon. Il a échappé à la mort puisqu’il est devenu un ancien combattant multi-médaillé. On le retrouve dans notre présent… âgé de 82 ans. C’est un vieil homme solitaire toujours plongé dans ses souvenirs. Il a été fait prisonnier pendant 4 longues années dans l’Allemagne nazie et a perdu beaucoup de ses camarades…
Le dessin est plutôt enfantin ce qui ne colle pas vraiment avec ce genre de récits. Cependant, on va vite se laisser embarquer par cette histoire touchante de grand-père qui veut à tout prix retrouver son clairon perdu sur le champ de bataille. Sans rien dévoiler de l’histoire, on pourra dire que le clairon a bel et bien été retrouvé mais détourné à des fins purement politiciennes. L’auteur va égratigner une partie des politiciens qui se servent de l’héroïsme nationale alors qu’ils n’ont pas connu l’enfer de la guerre et surtout de toutes ses subtilités.
Au début, on va avoir du mal à sympathiser avec le personnage central de Marcel. C’est le vieux bougre qui voit sa petite-fille versée dans l’humanitaire et l’écologique une fois tous les 6 mois. Il lui sert un vieux lait chocolaté périmé depuis longtemps et qu’il conserve précieusement dans son frigo comme un trésor de guerre. Bref, le genre de vieux qu’on a envie de baffer pour leur côté à la fois rigide et un peu pingre.
Cependant, il va se passer quelque chose avec le lecteur qui ira en progressant au fil des évènements. On va comprendre et surtout essayer de le comprendre. La fin sera vécue comme une véritable libération du personnage. C’est un véritable coup de chapeau que je tire à l’auteur que je ne connaissais pas. Cet ouvrage a le mérite de faire découvrir aux jeunes générations la vie de ces hommes qu’on a envoyé au front en promettant mont et merveille. La débâcle sonnera le tocsin. Finalement, il y a peu de récits sur cette drôle de guerre en bande dessinée. Déjà à l’Ecole durant notre enseignement scolaire, on passait vite sur le sujet en se concentrant sur la France occupée. Bref, c’est un précieux témoignage qui sent le vécu puisque l’auteur admettra s’être inspiré des faits de guerre de son grand-père. Bien lui en a pris !
Un peu anecdotique, un peu simpliste (tous les protagonistes sont caricaturaux), mais amusant et sans temps mort.
Une charge sur le mythe de la guerre noble mise en image façon vignettes naïves plaisantes. Vite lu toutefois.
D' Abord, j'ai adoré le traité graphique de cet l'album, les aplats et choix des couleurs ont rendu cet album vivant, plein d'enthousiasme...Et puis, j'ai beaucoup aimé l'histoire du Grand père ronchon qui avec l'aide de sa petite fille partent à la recherche du clairon...J'ai trouvé l'ensemble très chouette, et ai eu un vrai plaisir à le lire.