P
louhinec-les-deux-corbeaux, un nom qui ne s’invente pas. C’est le village où vécut le grand-père de Charles, aujourd’hui décédé. Ce dernier, magasinier dans une grande librairie, retourne dans la maison de son aïeul pour y récupérer quelques affaires. Sur le chemin, les souvenirs de son enfance et des habitants loufoques de Plouhinec affluent dans un méli-mélo complètement farfelu.
L’hôtel des touristes est avant tout une galerie de portraits de personnages improbables. Celui d’Elvis (pas le chanteu) qui sentait le vieux, de Victor Lebel et sa célèbre devise qui a fait le tour du monde, "N’achète rien, n’emprunte rien" ou de "Banana" qui parcourait la campagne en mobylette, à toute vitesse. Ces quelques histoires égratignent gentiment le monde agricole mais il s’en dégage surtout une douceur bienveillante et une nostalgie à l’égard de la campagne et des paysans, un thème déjà évoqué auparavant dans Pirouette.
Pourtant, l’absence de liens entre les différentes anecdotes, mais aussi l’humour, absurde, qui ne fait pas toujours mouche, empêchent de pénétrer entièrement dans l’univers de Charles Dutertre. Il s’ensuit une lecture, parfois poussive, n’occasionnant qu’en de rares instants, un large sourire. Quant au dessin en noir et blanc, il rappelle de temps en temps celui de Tofépi dans Les Carroulet, en plus épuré.
Il manque à l’Hôtel des touristes un peu de charme ainsi qu’une poignée d’étoiles pour pouvoir figurer en bonne place parmi les incontournables de la collection Shampooing.
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