L
a sportive, l’écolo-nature, la femme d’intérieur, le geekette, la narcissique, la dominatrice, la business woman, l’exhibitionniste, la romantique, la bordélique, la pudique, la râleuse, la fuck-friend, l’obsédée sexuelle et la fashion victim. Quinze boîtes dans lesquelles ranger mes nanas. Plus facile que pour les paires de chaussettes ! Cette classification, même si c'est en compagnie d'un homme, c’est une femme qui la propose, Maïa Mazaurette. Ça évite au moins de taxer le regard de véritablement machiste, même s'il est incongru de le qualifier d’innovant mais il n’est pas certain que ce soit non plus l’étiquette que ce livre-planche à étiquettes (justement) revendique.
Non, ce p’tit carnet rigolo, qui s’inscrit dans la continuité des Péchés mignons ou de l’Anti kamasutra proposés précédemment, fait aussi office de carnet de notes. Notes qui visent à caractériser la nana en question, à vérifier si elle colle bien au portrait-type de la "famille" à laquelle elle est supposée appartenir. Mais également pour disposer de ses coordonnées à portée de main, au cas où le besoin d’un « reviens-y » se ferait sentir. Notes pour évaluer aussi (sur 10, faut pas dépasser le nombre de doigts chez certaines populations sous peine d’atteindre les limites). Rigolo oui mais pourquoi ? A cause des phrases fétiches de chacune de minettes appartenant aux différentes tribus ? Florilège : « Troue-moi comme un jean Colette pré déchiré ? », « Je veux un café, un massage et un bisou. Maintenant. », « (poker) Si je perds, tu peux m’imposer tous tes fantasmes. Si je gagne, tu me laisses abuser de ton corps. ». Grâce surtout à l’association de ces textes avec les poupées proposées par Arthur de Pins.
Têtes énormes, yeux immenses, nez suggérés, bouches peintes au rouleau, silhouettes callipyges, cuisses massives, elles sont aussi immédiatement identifiables que trognonnes, qu'il les croque effectivement au réveil, en milieu de journée ou en soirée. En pleine page ou dans l’espace de gaufriers de douze cases les mettant en situation, elles savent être aussi désirables qu’insupportables. Le cocktail jolis minois – propos grivois fonctionne, pourvu qu'on ne soit pas las du style ou à la recherche de l'inédit à tout prix (oui, un gag sur une planche de douze cases en grand format ou sur deux planches de six en petit, hein...).
Qu'a-t-on de nos jours pour 6 € ? (qui a parlé de cadeau pas cher ?) Deux ou trois petites choses susceptibles de tordre le rictus d'une grenouille de bénitier, mais pas de quoi réveiller une libido endormie depuis trop longtemps. Juste une soixantaine de pages qui se parcourent allègrement, sans trop souffrir de l’effet rengaine propre à l’inventaire.
Existe aussi en version "Mecs" (sur les sites de rencontre). Mais là, franchement, je ne vois pas l’intérêt de traiter le sujet. Y a des trucs à dire là-dessus ? Sans (ou plutôt avec) blague ?
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