A
près Rashômon, MK Deville et Philippe Nicloux continuent d’explorer l’œuvre du très prolifique Ryūnosuke Akutagawa. Ils adaptent cette fois deux de ses nouvelles, intitulées La chasteté d’Otomi et Le Martyr.
Dans la première, un mendiant et une servante s’affrontent au cours d'un jeu érotique avec un chat comme seul témoin. Dans la deuxième, un orphelin est recueilli par l’église de Santa-Lucia, qu’il devra fuir après s’être accusé d’avoir mis enceinte une jeune fille. Comme dans Rashômon, le code de l’honneur prend une place très importante dans les deux récits, et dans une moindre mesure, la place de la femme dans une société très traditionnaliste. La chasteté d’Otomi joue beaucoup sur l’ambiance dans un huis clos parfois oppressant mais qui peine à traduire la sensualité du duel, malgré une couverture très accrocheuse. Quant au Martyr, certainement la plus réussie des deux adaptations, elle permet de mettre en valeur le dessin en noir et blanc de Nicloux, plus à l’aise dans les scènes de violence.
Peut-être moins abouti que Rashômon, Otomi offre néanmoins une nouvelle occasion d’apprécier le charme désuet d’histoires inspirées de contes anciens du Japon.
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Après Rashômon, voici la deuxième adaptation en bande dessinée des contes de Ryünosuke Akutagawa dont j'aborde la lecture par les mêmes auteurs à savoir Deville et Nicloux.
Là encore, il y a deux nouvelles qui sont adaptées: "la chasteté d'Otomi" qui donne le titre de ce one shot ainsi que "le martyr".
J'ai nettement préféré le second récit qui m'a semblé plus agréable et plus intéressant. La première nouvelle s'inscrit en effet dans un cadre historique qui est à peine évoqué. Par conséquent, le lecteur aura du mal à être plongé dans l'histoire en comprenant toutes les subtilités. Finalement, le scénario manque un peu de saveur.
La seconde nouvelle réserve par contre bien des surprises avec ce pauvre orphelin adopté par l'Eglise et qui se laisse accuser par une jeune fille de l'avoir engrossée. Le final me parait époustouflant.