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arfois, il suffit d’une infime impulsion extérieure pour que des situations jugées délicates se transforment en fabuleuse opportunité. Par l’entremise d’un ange silencieux, présent à leur côté, Kyôko, Murakami et Iwaka, Tarô, Okuda, Nanba, ainsi qu’un vieux monsieur apprennent à parler, à se déclarer, à sortir de leur coquille ou à s’investir d’une façon qu’ils n’auraient jamais crue possible.
Dans l’exacte lignée du précédent, le deuxième tome d’Angel présente sept courts récits et autant de personnages dont le point commun est l’apparition d’une jeune fille ailée, au visage doux et vêtue de blanc. Chacun des protagonistes fait cette rencontre à un moment crucial de son existence, lorsque des choix difficiles s’imposent, des renonciations se dessinent ou quand une différence apparaît, trop lourde à porter seul. Ainsi, alors qu’elle redoute que son compagnon la quitte si elle se montre trop exigeante, Kyôko découvre sa grossesse et panique, avant de s’apercevoir que Takehiko éprouvait de son côté un fort désir d’enfant. S’ancrant dans le quotidien, Erica Sakurazawa développe donc des situations réalistes qui trouvent un écho dans la propre expérience du public visé. Elle évoque en effet la peur d'être abandonné par l’aimé, les difficultés à s’adapter après avoir perdu son emploi, la honte et la fierté ressenties aux premières menstruations, la crainte d’être rejeté en révélant une homosexualité cachée. Le ton est juste, parfois touchant et, là où d’autres auteurs laissent planer une certaine amertume, la mangaka choisit par le biais de son ange d’allumer une étincelle d’espoir. Cette espérance se retrouve dans son trait ferme et délicat, mettant l’accent sur les expressions, et qui devient vaporeux lorsque Erica Sakurazawa dessine cette présence angélique, empreinte de douceur.
Un certain sentiment de paix intérieure se dégage de cet album dont la lecture s'avère agréable sans pour autant s'avérer transcendante.
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