A
lcée Poivron, passionné de civilisations antiques, s’est retrouvé « bombardé » comme il dit, conservateur adjoint au musée des colonies impériales. Alors qu’une sphère olmèque, pièce aussi mystérieuse que précieuse de la collection, a disparu, il choisit de s’en remettre à Théophile Duroc, Sherlock Holmes à la française, enclin aux répliques calibrées et que le mystère ne fera pas reculer.
Vous reprendrez bien une tranche d’uchronie ? Celle-ci a le mérite de s’apprécier sans faim, tant la réécriture des évènements n’est pour le moment pas trop étouffante. L’issue de la bataille de Waterloo n’est pas celle qui figure dans nos livres d’histoire, la France apparaît comme la première puissance mondiale au début du XXème siècle et c’est un descendant de la lignée Bonaparte qui tient les rênes. Pour le moment pas de quoi s’émouvoir en hurlant au gavage. D’autant que l’enquête est agréable à suivre, conduite par un duo de personnages a priori mal assortis comme le veut la tradition. L’un, fidèle sujet de l’Empire, a un bon profil de rond de cuir, l’autre, ne crache pas sur les substances illicites et connait la faune nocturne et cachée. Leur investigation donne l’occasion de visiter les bas fonds de ce Paris, d’y découvrir un lieu de perdition aux accents asiatiques et de s’étonner, sans sursaut, de découvrir Le cri d’Edvard Munch ou de devoir se remémorer une certaine rue Morgue qu’on ne soupçonnait pas jusqu’alors capable de s’inviter sur les plans de la Capitale. Pas besoin de prendre des notes en cours de route, ni même d’apprendre par cœur le planisphère présentant le partage du monde des pages de garde pour s'y retrouver, l’écheveau défile alors que les coups d’accélérateurs et de poings sont efficacement répartis.
Dans le même ordre d’idée, le dessin a la bonne idée de ne pas trop en faire en tentant de noyer l’ambiance dans un style trop typé cyberpunk et tape à l’œil. Sans témérité, il concoure à l'ambiance générale. Les visages sont parfois trop expressifs, les yeux enfonçant notamment le clou de la situation sans aucun ménagement, tandis que les couleurs jouent un jeu dual : tantôt elles impriment une tonalité adéquate, tantôt elles mettent en exergue des éléments de décors ou des personnages qui paraissent dès lors curieusement imbriqués dans leur environnement (accessoires sur le lit d’une victime ou naïades asiatiques par exemple).
Un rouquin de trop, premier tome d’une série de trois, s’achève sur un coup de théâtre, du type de ceux qu’on trouvait il n’y pas si longtemps encore « culottés », pour conclure d'ailleurs une scène plutôt convenue. Si le procédé employé n’a plus le goût de la plus grande des audaces, l’option retenue par le scénariste incite néanmoins à prendre rendez-vous pour la suite, et découvrir « ce qui est réellement arrivé à ». Sans impatience, ni fièvre, mais l’objectif est atteint.
Waterloo 1911 est encore une uchronie basée sur la victoire de l'Empire napoléonien. Déjà, la série Empire (Delcourt) de Pecau avait émis l'hypothèse que le règne de Napoléon ne s'était pas achevé par la défaite de Waterloo. La série Jour J, toujours signé de Pecau, va sortir prochainement un tome faisant état d'un Napoléon V qui règne sur notre pays au XXème siècle. Bref, l'idée n'est franchement pas nouvelle. On observe un foisonnement sur ce sujet qui semble inspirer.
Du coup, je n'ai pas trouver cette série bien originale. J'aime pourtant bien les scénarios concocté par Gloris. Cependant, c'est plutôt mou en l'espèce dans la progression de l'intrigue. Le premier tome est basé sur une enquête policière avant qu'on puisse trouver un caractère fantastique à la fin du second tome. On va rencontrer des personnages connus tel que Gavroche ou Champollion en 1911 ! J'ai bien aimé également le mélange des technologies. C'est toujours intéressant de découvrir une uchronie ! Graphiquement, c'est une réussite. Bref, on pourra toujours découvrir cette série. Pour l'achat, c'est un peu tôt.
Une bonne surprise.
Cette enquête policière se passe dans un paris uchronique. Le scénario vaut surtout surtout pour ses différents niveaux de lecture.
Les dessins sont indéniablement le plus de cette série.
Attention quand même à ne pas tomber dans le fantastico-mystique hermétique.
7/10.
Un pastiche holmésien uchronique fort gouleyant.
Holmes est devenu français sous le nom de Duroc, Watson est Alcée Poivron, Mme Hudson Joséphine Balcomb, etc.
Car nous sommes à Paris en 1911 et Napoléon IV règne sur une partie du monde car son glorieux ancêtre a vaincu à Waterloo.
Si l'histoire est pas mal fichue, ce qui amuse surtout est de chercher les référents dans notre vrai monde et dans l'univers classique holmésien. Seul petit regret des couleurs qui à force d'être tristounes finissent pas affadir la puissance des dessins.