L
’heure a sonné. Pour les douze cavaliers, missionnés par le démoniaque Linus, de ne pas laisser George Washington poser les fondations des Etats-Unis d’Amérique. Pour Billy Wild de se venger de ce même Linus qui l’a manipulé. Les routes vont se croiser et à l’endroit de cette rencontre, et un tableau d’apocalypse se dessiner…
Mais où est donc Linus ? publié en début d’année 2007 avait marqué les esprits. Création autour du concept culotté de western gothique, son appropriation du mythe de Faust servie par une mise en image choc et haute en contrastes a secoué dans les chaumières comme seules les premières fois savent le faire. Quelques mois plus tard, fallait-il s’attendre à un coup de foudre équivalent ?
Finalement, la trame et l’argument du 13ème cavalier sont on ne peut plus simples à défaut, en partie du fait de son ambiance et de quelques errances, d’être limpides. Tout concourt vers le point culminant, la confrontation avec Linus et les cavaliers. Le déroulement paraît inéluctable, la progression vers l’objectif est palpable, même si la tension n'évolue pas avec la même intensité. Nul besoin de s’embarrasser de trop de dialogues, superflus, comme les circonvolutions ou les détails peuvent l’être lorsqu’il s’agit d’aller d’un point à un autre. Il y en a bien ici un ou deux, et force est de reconnaître qu’ils ne sont pas déterminants.
Place ensuite au ballet. Au cours duquel Griffon se lâche une nouvelle fois pour chorégraphier la violence, les corps qui se disloquent et les chairs qui volent en lambeaux. Les pendus et les cadavres cèdent la place aux tireurs et aux cibles en mouvements. D’autres l’ont déjà fait, au cinéma notamment en jouant sur les ralentis et l’alternance silence/bruit/musique pour renforcer leurs effets. Privé de ces artifices, le dessinateur propose néanmoins des cadres et un découpage qui font mouche, confirmant ainsi les promesses nées de la première partie. Ce n’est pas une ouverture avec des loups, plus convenue et moins convaincante, ni le fait qu’on puisse facilement trouver un air du clown de Spawn au Linus de l'exubérante scène finale, qui changeront fondamentalement l’impression d’ensemble.
Ceux qui attendaient une exploitation plus poussée de l’épisode Washington ou de la dimension biblique, comme ceux qui remettront en cause l’équilibre entre premier et second volet se retiendront de sauter de joie une seconde fois. Mais Le 13ème cavalier ne change rien au fait que la rencontre avec Billy Wild aura été une révélation pour les amateurs de sensations fortes et de découverte de nouveaux talents.
Suite et fin de ce dyptique avec, pour l’essentiel, une vraie belle bagarre de western. Les cavaliers sont charismatiques et auraient mérité d’être un peu plus détaillés psychologiquement. Mais ne boudons pas notre plaisir: le graphisme est toujours superbe...
Les graphismes sont toujours aussi beaux et l'ambiance malsaine portée par les graphismes est encore plus présente que dans le précédent tome.
En revanche, côté scénario, le fait que le tome entier soit une succession de bains sang jusqu'au bain de sang final m'a laissé un peu sur ma faim.
Ce que j'ai apprécié : le fait que ce soit une petite série en deux tomes qui se lit rapidement.