A
près le divorce de ses parents, An suit sa mère dans son village natal. Loin de Tokyo, le changement n'est pas évident. Mais elle s'adapte à sa nouvelle existence campagnarde grâce à l'amitié de son voisin, Daïgo, de Shiika et de Fuji. Un choc supplémentaire vient déranger le quotidien de la jeune fille et la présence de ses amis lui devient très nécessaire. La promesse de Daïgo d’être toujours auprès d’elle lui tient particulièrement à cœur. Un an et demi après, An apprend petit à petit combien les sentiments sont fragiles lorsqu'une rivale, Ayumu, pointe le nez.
Le Sablier s’ouvre sur une scène de déménagement, prétexte à une plongée dans les souvenirs de l'héroïne. Ceux-ci s’enchaînent sans à-coups, faisant découvrir au lecteur son évolution et celle de ses proches amis. Depuis son arrivée au village jusqu’à son premier baiser, en passant par les meurtrissures symbolisées par la séparation de ses parents et l’abandon de sa mère, le parcours du personnage principal touche et convainc grâce à un ton juste. Les sujets délicats, comme le traumatisme suivant un deuil qui entraîne ici un refus de la féminité naissante, sont traités avec sensibilité. L’histoire n’est cependant pas triste, mais simplement empreinte de nostalgie, et les bouffées d’humour frais ne manquent pas pour détendre l’atmosphère. Par ailleurs, comme dans tout bon shojo, se dessine un inévitable triangle amoureux. Ici il est double avec pour centre An et Daïgo, autour desquels gravitent Fuji et Ayumu. Le trait fin de Hinako Ashihara accompagne agréablement ce récit. Et si son graphisme n'échappe pas aux poncifs du genre, à savoir usages des trames et grands yeux éblouis, il sait donner forme et consistance aussi bien à l'entrain qu'aux coups de blues des protagonistes.
Ce premier tome de Sablier constitue une belle entrée en matière et suscite rapidement un intérêt pour la suite.
Suis-je un lecteur à shojo ? Probablement pas même si j'aime bien les films de lovers. Il y a tout un côté exagération que je n'aime pas d'autant que les traits d'humour ne sont pas très subtiles. Pourtant, je me suis laissé embarqué dans ce récit parfois assez triste. On suit en effet la vie d'une jeune fille meurtrie par les drames.
Cela ne sera certes pas l'oeuvre du siècle mais cela se laisse lire assez agréablement pour peu qu'on soit disposé. La mise en scène est bien réalisée. Le découpage paraît dynamique. Le dessin est correct malgré quelques maladresses. Il y a quand même quelque chose de positif qui se dégage de ce manga.