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out va pour le mieux : l'argent coule à flots, la réputation est au beau fixe, les monstres sont bien nourris, les aventuriers sont nombreux à venir se faire tuer et les couloirs sont correctement fournis de pièges et d'armes magiques. Alors pourquoi les deux encapuchonnés venus le défier avant d'être promptement éjectés, rendent-ils le gardien du Donjon si soucieux ? A tel point qu'il décide d'envoyer en mission ce qu'il pense être un barbare sans peur chaperonné par son plus fidèle serviteur, et accessoirement l'un des plus féroces. C'est le début d'une longue amitié entre Herbert le canard et Marvin le dragon. On ne menace pas le gardien impunément !
Ici débute l'une des plus excitantes aventures éditoriales que la bande dessinée ait connue. L'époque Zénith conte l'apogée d'un univers gigantesque créé par Joann Sfar et Lewis Trondheim. Six séries et une centaine d'albums prévus, dont trente-trois ont été publiés depuis 1998. Pour de nombreux spécialistes et de fans, s'introduire dans le Donjon par la porte Zénith est l'idéal. Premier album édité de cet univers, Cœur de canard est aussi le premier tome de la série qui semble la plus accessible. La découverte de Terra Amata se fait sous un angle humoristique, pendant l'époque la plus faste du donjon, période qui permet tout optimisme. Les personnages principaux sont à peine présentés et pourtant, tout laisse penser que nous sommes en terrain connu. Même s'il n'en est rien à l'origine, la construction du récit semble pensée à l'avance pour donner lieu à de multiples ramificiations, pour se développer sur plusieurs époques. Prémices d'un projet pharaonesque qui aurait reçu une "carte blanche" d'un éditeur convaincu et complice ? Preuve d'une capacité de projection hors du commun ? Rien n'oblige à inventer des histoires autour d'un mythe. Toujours est-il que le moteur principal était probablement un bon délire entre copains, une pochade autour d'un genre qui avait le vent en poupe et sur lequel il était bon de broder. Pas un pastiche, pas une parodie, simplement utiliser le même terrain de jeu que d'autres petits camarades mais pour en faire autre chose. Emprunter le même chemin mais pour aller ailleurs, c'était un défi à relever.
La galerie de monstres développée sans limite, préfigure quelques uns des nombreux tomes de Donjon Monsters. La richesse en personnages démontre le foisonnement créatif de deux cerveaux en osmose. Sfar et Trondheim conjuguent leur art à l'unisson. La construction du récit est pensée à l'avance sur plusieurs époques, preuve d'une capacité de projection loin d'être égalée à ce jour. La cohérence des différentes périodes est d'une implacable efficacité. Pour les détails et les supposées incohérences, l'autre tour de force aura été de se mettre les fans dans la poche en leur accordant, souvent spontanément, un droit de commentaire et plus, en cas d'affinités avérée. Le scénario n'étant rien sans le dessin, et vice versa, Donjon Zénith est la seule série pour laquelle les auteurs ne confient pas le dessin à un autre, pas avant le cinquième tome tout du moins. Difficile de dire quel personnage a été imaginé par qui, qui a eu l'idée de quoi. Peu importe, seul compte le résultat. L'association d'une créativité sans borne, de protagonistes plus délirants les uns que les autres dans un monde offrant une centaine de possibilités d'albums. Que demander de plus pour se jeter à corps perdu dans une lecture sans préjugé ? Peut-être faire abstraction de l'auréole posée maladroitement au-dessus de deux auteurs qui n'ont rien demandé en échange de leur contribution à l'évolution de cet art graphique.
Quelle aubaine de pouvoir fêter les dix ans de Donjon en découvrant le premier album d'une aventure éditoriale sans précédent et qui va enchanter le monde de la bande dessinée encore longtemps. Donjon a dix ans, vive Donjon !
» Sommaire du spécial Donjon 10 ans sur BDGest :
Une brève histoire de Donjon
Interviews
- Nicolas Keramidas, enlumineur du Grimoire de l'inventeur
- Obion, la troisième vague du Crépuscule
Chroniques sur BDGest :
- Donjon Zénith, tome1 : Coeur de Canard
- Donjon Crépuscule, tome 1 : Le cimetière des dragons
- Donjon Potron-Minet, tome 1 : La chemise de la nuit
- Donjon Parade, tome 1 : Un donjon de trop
- Donjon Monsters, tome 1 : Jean-jean la terreur
Peut on critiquer une œuvre matricielle? Une œuvre matricielle d'un univers héroïque fantaisie de plus de 50 histoires et qui se nomme "Cœur de canard"? Peut on critiquer "Un nouvel espoir" ( ouvre matricielle de Star Wars? Non. peut-on critiquer "Dies Irae" le court métrage d'où débute la saga Kaamelott? Non plus. "Terminator" ou "Rocky" ou "Rambo" ? Tout pareil...non.
Trondheim et Sfar s'en donne à cœur joie. C'est foutraque et pétillant, novateur et n'importe nawak. Alexandra n'est pas un serpent ? Le château n'est pas un arbre ? on s'en fiche. l'imaginaire débridé des auteurs va arriver bien vite.
Là c'est drôle, à contre courant, pétillant avec tous les codes de l'héroïque fantaisie. Et on en redemande. Les personnages secondaires ne sont encore que des silhouettes? On s'en fout. les personnages principaux n'ont encore pas de véritable existence à part celui du moment? On a bien le temps.
L'album en lui même se suffit. il est haletant, drôle, piquant bourré de référence geek ( Aaaaaaah Dark Vador!) et le relire après la lecture de tant de tome Donjon est une bouffée d'oxygène.
On aime.
On ne peut critiquer car de ce petit objet, de cette petite histoire s'est extirpé l'un des plus beaux univers de la bande dessinée.
Je découvre fort tard l'univers des Donjons. J'ai commencé par la lecture de Donjon Zénith pour voir ce que cela donnait. A vrai dire, ce qui me rebutait, c'était de ne pas savoir dans quel sens lire cette oeuvre qui s'étale sur différents spin-off avec des numéros négatifs. Bref, on s'y perd. Ce désordre n'est pas rassurant pour le lecteur.
J'avoue que j'aime le style de Sfar et de Trondheim pour avoir approché quelques unes de leurs oeuvres tout récemment. L'humour fait mouche. Je suis assez impressionné par le nombre de trouvailles très intéressantes parsemées au fil de la lecture. C'est toujours une joie pour moi que de découvrir des innovations techniques dans l'art de produire une bonne bande dessinée. La qualité est incontestablement au rendez-vous notamment dans les dialogues et même dans le découpage des planches. J'aime réellement à commencer par cette belle complicité entre les personnages de Herbert et de Marvin.
Maintenant, j'ai vraiment envie de me pencher sur l'univers particulier mais passionnant des Donjons. Finalement, Donjon Zénith est une bonne introduction.
Étrange que de relire cette série, dont comme beaucoup, j'ai acheté les albums au fur et à mesure de leur sorties, dans une frénésie collectionnite (collection avec des trous, sans même que je ne m'en rende compte...), attendant le prochain Donjon Monsters comme d'autres cherchent le Pokémon.
A la relecture de ce tome fondateur, j'ai eu l'impression d'une bédé étudiante, une blague potache dont aurait oublié la mécanique. Peut-être le contexte (années étudiantes, bulle internet, années Jospin, etc), 20 ans après, est-il trop différent. Ou nos attentes de qualité a-t-elle augmentées du fait de la production pléthorique (de nos jours, cette couverture hideuse et vide n'aurait jamais passée le filtre de l'éditeur).
"Et dans vingt ans, je reviendrai brûler cette ville. Leurs enfants paieront pour eux."
Ah, Donjon! Une série que j'ai découverte grâce à un album aléatoire que j'avais lu dans une librairie, et qui m'a tout de suite amené à aller acheter tous les livres de la série!
Ceci étant dit, tous les albums ne sont pas bons. Certains sont des chefs-d’œuvre, d'autres sont plutôt mauvais. Mais dans l'ensemble, ils sont assez bons. C'est surtout l'ampleur du récit, le "lore" créé par les auteurs, l'histoire qui s'étend sur des générations qui fait de cette série un véritable bijou.
L'intelligence de ses dialogues, son lyrisme, sa poésie, sa pénombre, son humour noir, sa violence inouïe, sa désinvolture et sa cohésion globale en font une série indispensable, selon moi, dans l'histoire de la bande dessinée.
Alors que je recommence à lire la série du début à la fin en préparation des nouveaux albums qui s'en viennent, j'écrirai une critique pour chacun des albums. Attention, elles ne seront pas toutes tendres!
Le premier album, Cœur de canard, est très bon. On n'en est pas encore aux sommets que la série atteindra beaucoup plus tard, mais les bases sont là.
On y découvre Herbert le canard, héros malgré lui; le gardien, maître du donjon; et Marvin, puissant allié et bientôt meilleur ami d'Herbert. Ces trois-là deviendront les principaux acteurs de la série, du moins pour l'époque Zénith.
Mais le détail que contient ce premier album est impressionnant. En passant de l'épée du destin à l’œil du géant, d'Horous à Alcibiade et de la photo d'Alexandra (qui n'est pas encore un serpent?) au village de lapins qu'est Zautamauxime, tout est là pour nous surprendre grâce à un récit qui s'en trouvera invariablement plus enrichi par ses personnages et son Histoire avec un grand H.
C'est le début d'une grande aventure.
Une excellente série, et le tome 1 est sans conteste le meilleur!!!!!Le dessin minimaliste et stylisé de Trondheim illustre à merveille l’univers alambiqué et créatif de Donjon.Sûrement une des MEILLEURES BD ACTUELLES!!! Tout est bon et juste !Cette oeuvre vaut bien 19,3/20!!!!!
Wow, j'ai accroché à la première page, j'adore le tout !
Drôle, amusant, imaginatif et quelle aventure on ne s'ennuie pas.
Les dessins sont axé sur l'action et l'animation qui sont selon moi excellent.
L"ensemble des série donjons est tout aussi merveilleuse.
À lire, à relire et a rerelire !!!
Meilleur bande dessinées Ever !!!
CŒUR DE CANARD présente à la perfection l'univers et le "concept Donjon" : une série décalée d'HF animalière, où les aventuriers sont les méchants et les monstres sont les gentils. Ces derniers sont les "employés" d'un terrible Donjon géré comme une PME par son Gardien (autrement dit son PDG), qui attire par sa réputation les premiers sus-nommés, considérés comme de véritables "clients".
En bref, le ton de cette série se veut résolument loufoque et humoristique, tout en mettant en scène un univers cohérent (ce n'est pas une simple parodie d'HF comme on pouvait le penser au début, mais bel et bien une VRAIE série HFà part entière).
Sorti en 1998, cet album fut un véritable OVNI dans le paysage BD de l'époque, et le point de départ de l'une des séries les plus novatrices de ces 30 dernières années.
A le relire aujourd'hui, on constate avec émerveillement qu'il n'a pas pris une ride; la magie opère toujours. Humour décapant, dialogues savoureux, personnages hauts en couleur (mention spéciale à Herbert), gags excellents, situations fantaisistes, beaucoup de second degré et de nombreuses références-cultes ... le tout parfaitement mis en valeur par le dessin clair et limpide de Trondheim. J'ai beau le connaître par cœur, je suis très souvent tordu de rire à chaque relecture.
Un must.
Coeur de canard, lorsque je l'ai lu, je me suis dit, tiens j'en reprendrai bien un verre ! Enfin une série burlesque, inventive qui raconte des histoires extraordinaires ! C'est très drôle, les personnages secondaires sont hilarants ! personellement, ce sont les lapins brasseurs que je préfère ! allez, une petite tournée s'il vous plait ! un donjon parade avec une paille monster dans un grand verre de poltron minet !
Voila une serie ou j'ai du mal à comprendre l'engoument, d'une part je trouve les dessins tres laid même si c'est un style particulier, et d'autre part j'ai du mal à trouver sa drole. Sfar et Trondheim sont clairement 2 auteurs que j'aime vraiment pas.
Enorme que cette série de Donjon Zénith. Le personnage d'Herbert est vrraiment très attachant et très drôle (un peu comme tout les personnages de donjon, en fait). Il est l'anti-héros par excellence. Maladroit, naif, peureux, stupide, chanceux.etc. Ce 1er tome est très agréable à lire et relire (on trouve toujours des choses nouvelles). Bref, un petit bijou d'humour.
Cette BD est genial avec un humour fin et est une bonne introduction a toute la serie "donjon" qui est aussi genial !!!