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epuis que le Miraï et ses hommes d’équipage ont été propulsés du XXIe siècle au cœur de la Guerre du Pacifique en 1942, leur implication dans les évènements ne cesse de croître. Les capitaines Umezu et Kadomatsu ne sont plus sur le navire que commande maintenant Kikuchi. Ce dernier s’est rallié au plan inédit de Kusaka proposant de lancer une expédition armée contre les bases britanniques en Inde avant de poursuivre dans la mer d’Oman. La première phase de l’opération XY a connu un succès relatif et la suite s’annonce difficile. Le brouillage des radios par le Miraï a alerté les troupes anglaises dont la réaction est immédiate. Leur colonel envoie le maximum d'avions de la Royal Indian Air Force à la rencontre des Japonais. Le combat est acharné et son issue met en péril les bateaux japonais.
Depuis bientôt trois ans, Kaiji Kawaguchi tient ses lecteurs en haleine avec Zipang. L’idée de plonger des hommes de notre siècle, qui n’ont connu qu’un monde de paix, dans le conflit le plus mortel et le plus grand de l’histoire éveille d’emblée l’intérêt. Elle répond en outre à une question que beaucoup ont pu se poser : si nous avions connu la deuxième guerre mondiale, qu’aurions-nous fait ? Et que ferions-nous, en tant que Japonais, sachant quel en a été le dénouement pour notre pays ? La série développe des réponses possibles. Car dès que le Miraï a quitté le XXIe siècle pour naviguer dans les eaux du Pacifique en 1942, la réalité connue, inscrite dans les livres d’histoire, s’est modifiée, certes, de manière très ténue au début, mais chaque changement en a entraîné un autre pour aboutir aux évènements du tome 18, amorcés dans le précédent.
En effet, jusqu’au tome 17, Kawaguchi suivait scrupuleusement le déroulement de la Guerre du Pacifique, avec force détails et un grand respect des faits. Maintenant, le scénario est entré de plain-pied dans une page historique inexistante. Les protagonistes avancent donc à l’aveuglette dans cette opération XY orchestrée par Kusaka, rescapé de la bataille du Midway grâce au Miraï et qui entend changer l’issue du conflit au profit du Japon. Ce dix-huitième album est ainsi consacré à la mise en œuvre de son plan, au large des côtes indiennes. L’action est menée tambour battant et on a à peine le temps de souffler. Aux intenses combats aériens entre les Japonais et les Indiens de la Royal Indian Air Force succèdent une lutte aéronavale trépidante. Dans cet univers de feu et de sang, les protagonistes se révèlent, aussi bien les chefs, comme Taki et Kikuchi qui font montre de leurs talents de tacticiens et stratèges, que les soldats, en particulier le radio Tachibana et l’aviateur Akiyama dont les sorts ne laissent pas indifférent. Réaliste, le dessin de Kawaguchi détaille appareils et navires, rend avec force les sentiments des personnages, qu’on parvient de mieux en mieux à différencier, en accentuant leurs expressions. Il restitue bien les ambiances. Enfin, il permet de se régaler en suivant les batailles, que ce soit le duel entre Akiyama à bord de son Zéro et le commandant Sin dans son Spitfire, ou le naufrage du Ryûjô avec toute la panique et le spectacle que cela implique.
Une nouvelle fois, la magie opère et ce volume de Zipang comble les attentes. Son déroulement ainsi que la connaissance qu’a le lecteur des projets de Kusaka augmentent encore l’intérêt et l’envie de connaître la suite.
>>> Lire la chronique du tome 7
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