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uelque part dans l'Est de la France, dans un futur où les progrès technologiques sont devenus considérables, des meurtres d'une rare violence sont commis. Des corps mutilés aux membres arrachés sont retrouvés dans des mises en scène semblant provenir de rituels d'un autre âge. Alain Millies mène l'enquête et tente de réunir les indices qui lui permettraient de confondre l'assassin. Au même moment, un tableau énigmatique et de grande valeur est dérobé à son propriétaire pendant que Taki, un dealer de substances hallucinogènes, est enlevé pour des raisons inconnues. Quel est le lien entre ces différentes affaires ? Très probablement la STM Corp, une société privée très puissante dont les desseins sont pour le moins obscurs.
Une série de meurtres à élucider dans des milieurs sordides, un flic qui paraît dépassé par les événements... Voilà de nouveau les ingrédients essentiels d'un bon vieux thriller... classique ? Pas tant que ça. Les personnages évoluent dans un univers futuriste dans lequel l'auteur a eu la bonne idée d'intégrer quelques trouvailles avant-gardistes dont ces mini- webcams volantes et indiscrètes qui remplacent les vieilles caméras des journalistes. Plutôt original. D'autant que l'intrigue est complexe à souhait et mélange habilement les genres et les époques : un dealer, une multinationale spécialisée dans les produits pharmaceutiques, des inscriptions latines, un tableau ancien... C'est peut-être le reproche qui pourrait d'ailleurs être fait à ce premier tome : une certaine confusion. L'auteur passe rapidement d'une scène à l'autre, les événements se succèdent à grande vitesse et le début d'explication du spécialiste italien du "retable d'Issenheim" est assez nébuleux, même après plusieurs lectures. Pourtant, il convient de rester indulgent, pour l'instant, envers un album qui a avant tout pour but de présenter les différents protagonistes et de poser les bases de l'histoire. Et puis une chose est sûre, l'ennui n'est pas de mise !
Le dessinateur contribue largement à ce plaisir de lecture : des personnages plutôt réussis, des scènes d'action bien rendues par un découpage visiblement influencé par le manga ainsi qu'un futur crédible, représenté par des engins volants ou autres écrans géants, qui ne semble finalement pas si éloigné que cela de notre quotidien. Quant aux couleurs, leur relative froideur colle finalement très bien au monde aseptisé imaginé par les auteurs.
Introduction réussie pour cette nouvelle série prévue en cinq tomes aux éditions Paquet. Même s'il est encore un peu tôt pour se faire une opinion définitive, les ingrédients d'un solide thriller à la fois futuriste et ésotérique sont présents et laissent présager une suite qui devrait tenir en haleine bon nombre de lecteurs.
Le futur décrit dans "Dreamers" est très intéressant. Cela m'a fait un peu penser à une série comme "Travis » ainsi que le film Blade Runner ou plutôt Strange days pour son univers.
L'influence de cette bd est typiquement manga. J'ai beaucoup aimé le découpage des planches avec ce fond noir : cela fait assez classe ! Mention spéciale également pour la couverture avec cette dualité mise à l'envers entre deux personnages clés.
Pourtant, j'avoue avoir eu beaucoup de mal à suivre cette histoire qui est par moment assez confuse entre une enquête policière autour de crimes odieux et de la disparition d'un tableau biblique : le retable. Il y a beaucoup d'informations à emmagasiner et peu d'explications sont réellement données. J'ai même eu l'impression qu'on passe trop brutalement d'une scène à l'autre sans véritable lien. Bref, une faiblesse du scénariste qui s'apparente plus à un pêché de jeunesse.
Par ailleurs, la dernière scène nous laisse vraiment sur notre faim en pleine action avec un robot qui fait peur. Ce n'est pas très agréable pour le lecteur qui est tenu en haleine. Bonus non négligeable : 56 pages au lieu des 46 de rigueur dans la plupart des autres bd.
En conclusion, je dirai que "Dreamers" mérite quand même la peine d'être lu à défaut d'être acquise dans votre collection. Une série à suivre avec un certain intérêt. Il est cependant dommage que le rythme de parution soit si long d'autant que le récit avance plutôt lentement.
J'apprendrais bien plus tard que la série a été abandonnée. Cela ne m'étonne guère. Je pense qu'elle a été victime du résultat de ses ventes. Dans la production actuelle, elle ne faisait pas la différence. Or, c'est fatal de nos jours.