V
ouée à une mort certaine, une chauve-souris tente de retarder l'échéance en racontant à son bourreau de sorcière une incroyable histoire: deux moines exorcistes, Benoît de Canterbury et Arno Van Malt, sont en route pour l'abbaye de Dunwich afin d'expulser un démon du corps d'une jeune fille, Rose. Benoît périt pendant le rituel et laisse aux bons soins d'Arno le sort de la malheureuse qu'il ne peut se résoudre à tuer. Comme si tout cela ne suffisait pas, le pauvre moine, aussi indulgent qu'incompétent, devra aussi faire face à une terrible prophétie qui menace de détruire le monde.
Le scénario de cette nouvelle série n'a rien de très original. En revanche, là où Les démons de Dunwich se démarque nettement d'autres productions similaires, c'est dans le domaine de l'humour. Dès la première page, le ton est donné avec un dialogue des plus savoureux entre la sorcière et "son repas". Le reste de l'album offre son lot de situations cocasses, de combats loufoques, le tout agrémenté d'un bestiaire classique mais fort en gueule (un poulet borgne et alcoolique, une chauve-souris très bavarde...). Il manque peut-être à l'ensemble un peu d'impertinence, un côté déjanté comme celui présent dans l'univers de Spoogue par exemple.
Jurion a troqué le dessin réaliste d'Anachron pour un style beaucoup plus proche du cartoon. Le résultat est assez inégal. Certaines expressions sont tordantes, les scènes d'affrontements sont globalement réussies. A l'inverse, les décors et les personnages situés en arrière-plan sont simplifiés à l'extrème. De plus, l'utilisation de certains mécanismes répétitifs peut se révéler lassante à la longue. Par exemple, les différents protagonistes semblent souvent hurler, pratiquement jusqu'au décrochage de mâchoire. Les couleurs sont, quant à elles, souvent fades et peu en harmonie avec le récit, donnant parfois un résultat peu esthétique.
Néanmoins, ce premier tome est prometteur. Steve Baker a un talent évident de conteur et cette série sort clairement des sentiers re-battus du genre. Il faut simplement espérer pour la suite que le dessin, et surtout les couleurs, puissent se hisser à la hauteur du scénario.
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