L
e « Ara aux sept couleurs » possède le don de pouvoir jouer tous les rôles du répertoire, remplaçant au pied levé n’importe quel acteur défaillant en cas de besoin. Comme avec toutes les divas, les directeurs de théâtre qui souhaitent l’engager doivent cependant accéder à un de ses caprices : en guise de cachet, il exige de pouvoir détrousser la catégorie la plus riche d’un public médusé par ses prestations.
A l’origine de cette série publiée au Japon entre Septembre 1981 et Octobre 1982 (5 volumes prévus chez Asuka) se trouve un exercice de style tout à fait passionnant. Chacune des huit histoires qui composent ce tome 1 illustre ou s’inspire d’une pièce (classique ou non) empruntée à des auteurs de nationalités et d’époques différentes : Shakespeare l’anglais, Gorki et Gogol les russes, Ibsen le suédois, Williams l’américain, Heidelberg l’allemand…
Cette seule idée permet de reléguer au second plan les airs de déjà-vu pour qui est familier des autres personnages de l’auteur. Le lecteur se trouve en effet en terrain connu avec ce héros cupide, sans identité, doté d’un don particulier pour la comédie et les déguisements, mis en scène dans des histoires courtes assorties de petites morales. Des scènes burlesques sont également au rendez-vous, notamment avec le personnage de l’Inspecteur Senri, longiligne et percutante jeune femme qui perd ses moyens et se métamorphose littéralement à la vue d’un oiseau.
Une question : « Quelles seront les pièces qui figureront au programme du tome 2 prévu fin mai ? » Au fait, a-t-on véritablement besoin d’un prétexte pseudo-culturel de ce type pour inscrire d’ores et déjà ce petit pavé de près de 300 pages dans sa liste d'achat ?
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