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ermance Languedolce est un enfant aux dons incommensurables, capable de guérir tous les maux comme d’anéantir une armée entière. Pour sa mère, il est un nouveau Christ. Mais face aux tortures des autorités, il disparaît en reniant ses pouvoirs. Au même moment, Karlis, dit le Live Noir, mercenaire sans morale et invaincu sur un champ de bataille, reçoit de Dieu une mission : défendre envers et contre tout la foi chrétienne. Il forme alors avec un puissant seigneur normand une armée d'élite, la Milice Sacrée.
Des années plus tard, Karlis retrouve Hermance Languedolce et réactive ses pouvoirs. Grâce à ce nouvel allié, Karlis conçoit le projet de libérer la Terre Sainte…
Jalonné de massacres, tortures, combats et autres joyeusetés du genre, ce récit épique et fantastique à la fois offre une vision extrême du Moyen-Âge. En effet, à l’instar d’un Mel Gibson sur Passion ou sur Apocalypto, le scénariste n’a pas lésiné sur la dépense d’hémoglobine. Cette série ne contient donc point de description historique pointilleuse mais bien une allégorie fantastique de la violence de cette époque. En ressort ainsi une intrigue folle et chaotique, dont le déroulement exact n’a finalement pas vraiment d’importance, mais qui s’avère d’une noirceur rarement égalée.
Le dessin de Marty s’avère un bon support pour rendre le caractère dément de cette histoire. Néanmoins, le dessinateur semble peiner sur les gros plans : certains mouvements et transitions entre cases sont parfois loin d’être réussis. De plus, les visages auraient gagnés à être plus détaillés. Cependant, ces défauts semblent s’altérer lorsqu’il s’agit, pour Marty, de retranscrire les batailles. Les chevaliers, soldats, bandits et guerriers semblent tout droit sortir des récits de l’Apocalypse. La folie et le tumulte des combats sont retranscrits de manière admirable.
Finalement, alors que cet album pourrait rebuter plus d’un avec cet étalage de sang, de violence et de tripes à l’air, c’est tout le contraire qui se passe. Malgré une intrigue sans réelle consistance et quelques défauts dans le dessin, le premier tome de cette série arrive à provoquer un intérêt plus que certain de par l’ambiance que l’histoire de Thirault et le trait de Marty arrivent à retranscrire.
Rêve de Jérusalem est donc une série prometteuse. On attendra peut-être que le scénariste et le dessinateur corrigent les quelques faiblesses constatées afin que soit confirmée cette réelle bonne surprise.
Qui n'a jamais rêvé d'aller à Jérusalem pour passer des vacances aux abords du mur des lamentations ? Pas moi en tout cas ... Ce ne fut pas le cas des Turcs en ces temps troublés de l'an 1076 où, venus de la haute Asie, ils ont envahi l'empire de Mahomet et pris cette cité mythique.
Bref, c'est le temps des Croisades où les pélerins animés d'une foi vengeresse voulaient aller délivrer le tombeau du Christ plutôt que de marcher sur Saint-Jacques de Compostelle. Je n'ai jamais trop aimé ces histoires de guerre sainte mâtinée à la sauce catholic fantasy. Il faut dire qu'il y a pléthore de bd sur ce thème. Si on ajoute un fou de dieu, une guerrière sans pitié et un jeune homme aux pouvoirs mal maîtrisés, cela donne ce cocktail mille fois vu mais fort bien réalisé.
Je connais bien le scénariste pour avoir lû la majorité de ses oeuvres. Il est vrai qu'il aborde ici un genre qui n'est pas tout à fait le sien mais qui prolonge son travail dans le fantastique. Le rêve de Jérusalem nous plonge dans un réalisme étonnant au coeur de cette longue guerre entre tortures, massacres et souffrances. Il y a comme une sorte de mélange entre la vraie histoire et ce côté fantastique. Cela ne se fait pas sans dégâts...
Il y a des qualités graphiques évidentes ainsi qu'un scénario bien bâti. Pour tout dire, il me manque juste l'envie d'apprécier ces batailles boucheries au nom de la religion. De manière générale, cela manque un peu de souffle et surtout de crédibilité.
Au XIe siècle, nous suivons le destin de Hermance Languedolce et de Karlis Oresund dit le Live Noir, sur fond de croisade et de pouvoirs divins. Philippe Thirault et Lionel Marty signent une bande-dessinée sombre et violente, dont l'intrigue est un peu confuse.
Hum ! Comment dire ? D'une manière générale, je n'aime pas le mélange des genres, du moins en BD. Dans une série comme celle-là, le côté fantastique me gêne beaucoup, il enlève toute crédibilité au récit, et m'empêche d'apprécier la part purement historique de ce qui est conté.
Voilà, c'est ainsi... Quand je pense qu'autrefois les éditions Dupuis ne publiaient que de gentillettes histoires pour les petits enfants qui lisaient "Spirou", et qu'aujourd'hui elles piétinent les plates-bandes de Delcourt et du Soleil. C'est vraiment à ne plus s'y retrouver !
L'histoire est assez quelconque, les dessins le sont tout autant, mais pourtant l'ensemble ne manque pas de souffle.
Cette BD mi-historique (encore que les armures des chevaliers ne sont pas d'époque !), mi-fantastique est une originalité.
A suivre donc
Des batailles, du sang, du fantastique mais surtout une ambiance noire et prenante que je ne me rappelle pas avoir vu récemment dans un album de cette qualité. Qualités graphiques indéniables et scénario bien posé dont on sait dès ce premier tome qu'il ne s'étirera pas à l'infini, puisque la série n'est prévue que pour 4 tomes. Celà nous promet donc encore 3 tomes très riches et ça c'est plutôt bien vu !
Je ne mets que 7/10 (très bon) car je pense que le genre (boucherie réaliste) peut en rebuter certains. Pour ceux qui aiment, c'est 9/10 !