L
e petit François a une passion : les histoires. Qu’il les mime à ses copains, se les raconte à lui-même ou encore les recopie dans ses cahiers, il ne peut pas passer un jour sans en inventer ! Mais parfois son entourage lui fait comprendre qu’il devrait contenir son imagination débordante, et après réflexion il décide de ne plus se raconter d’histoires. Va-t-il réussir à brider son esprit créatif ?
Cet album de Renaud Collin et Vincent Zabus lance la toute nouvelle collection Punaise de Dupuis, qui présentera des bandes dessinées qui grandissent avec les lecteurs. L’argument choc étant que les enfants, même s’ils ne lisent pas tous les textes, suivront tout de même l’histoire facilement. Quitte à s’y replonger un an ou deux après, pour découvrir un deuxième niveau de lecture. En tout cas les auteurs ont réussi leur affaire. Pour faire aimer la lecture, rien de tel que de suivre un petit garçon passionné par les mots. François l’est à tel point que les histoires sont omniprésentes dans sa vie, ce qui est efficacement représenté par le lettrage varié mis en œuvre par Renaud Collin. Par ailleurs son dessin, permettant un niveau de détail élevé, est tout aussi efficace pour décrire l’univers onirique dans lequel le gamin se plonge avec ses aventures. Voisin de celui d’Arthur de Pins, ou parfois étrangement proche d’Arthur Qwak, sa palette graphique met en œuvre un trait sophistiqué qui plaira certainement aux jeunes lecteurs, moins à leurs parents.
On a d'ailleurs du mal à croire à l’histoire de François, qui graduellement bascule dans l’exagération, jusqu’à aboutir au malsain (le grand maître en peau de bête dressant les lettres à coup de fouet). Sans aller jusqu’à le déconseiller, un adulte pourrait mal interpréter ce livre, le trouvant peu en phase avec le public visé. Pourtant il devrait franchir positivement le test d’une lecture avec des yeux d’enfants.
J'ai bien aimé cette histoire de ce petit garçon nommé François à l'imagination débordante et qui semble vivre dans un monde à part. Il fait l'objet de moquerie de la part de ses camarades de classe comme c'est souvent le cas quand on a quelque chose de différent.
Au-delà de cette histoire enfantine, il y a une allégorie assez particulière qui se cache. En effet, le méchant de service est un écrivain dont le but est de publier toujours plus au détriment de la qualité. Cela ne vous rappelle rien?
Cerise sur le gâteau, j'ai vraiment apprécié ce dessin ainsi que la colorisation. Bref, lisez cette histoire à vos enfants car au travers des aventures fantastiques de François, il y a non seulement l'amour des mots mais également le pouvoir de rêver encore.