D
eux hommes et deux femmes – un couple et d’anciens amants - se retrouvent dans un appartement sombre aux murs olivâtres. De ces retrouvailles impromptues entre Si-U, Yeon-Hui, Eun-Jeong et Ji Cheol jaillissent pensées et souvenirs. Les récits de chacun se succèdent et se mêlent jusqu’à l’issue fatale.
Cosmos déroute par la narration fluctuante de ses sept épisodes et l’impression qu’on a de ne pas tout saisir de ces récits à plusieurs voix dans lesquels le rêve pénètre sans cesse la réalité. Lire l’analyse du bédélogue coréen Kim Nak-Ho, en postface, n’est pas un luxe et permet d’obtenir quelques clés de compréhension.
Les histoires ne suivent aucun ordre chronologique précis mais sont clairement encadrées par « Vert olive » et « Partouze et océan » qui marquent le début et la fin de la rencontre des quatre protagonistes. L’auteur, Kim Sung Jun, semble avoir voulu tenter quelques expériences narratives audacieuses mais la trop grande disparité qui en découle nuit à l’ensemble. Pourtant, l’idée de présenter la rencontre de « Vert olive » selon quatre points de vue, ou celle de sortir complètement du cadre traditionnel de la bande dessinée dans « Ma rue » et « Partouze et océan » sont intéressantes. Le dessin souffre également de ce trop grand éclectisme tout en montrant l’étendue des possibilités graphiques de l’auteur selon les nouvelles. On retrouve également cet aspect dans la succession des pages en noir et blanc et de celles en couleurs, ou façon sépia.
Cosmos est un manhwa inclassable qui laisse l’impression que son auteur cherche son style ou offre au lecteur une palette complète de ce qu’il peut faire, sans pour autant convaincre totalement celui-ci tant l’ensemble est disparate.
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