A
près le suicide de son père au printemps 1968, Annette va découvrir qu'il cachait un secret : des évènements survenus à Drancy en 1942 que lui et sa femme ont tu pendant des années. C'était sans compter sur la ténacité de leur fille qui n'aura de cesse de creuser le passé pour découvrir la vérité. Une vérité qui dérange et qui risque fort de bouleverser sa vie.
L'Echarde permet à Giroud d'explorer l'univers mystérieux des secrets de famille. Ces histoires cachées, qui pèsent sur des générations sans que personne n'ose lever le voile. Souvent, les personnes concernées se doutent de quelque chose, de nombreux non-dits de l'enfance ressurgissent alors et réclament des explications. C'est le cas d'Annette qui, durant sa jeunesse, a senti qu'il y avait quelque chose que ses parents se refusaient à lui expliquer.
La période mouvementée de mai 68, choisie comme toile de fond, accentue le désordre intérieur de cette jeune fille face aux questions sur son passé. Le second tome rentre dans le vif du sujet en permettant à Annette de découvrir la vérité sur ses origines et sur les dramatiques circonstances qui entourent sa naissance. Une fois cette révélation étalée au grand jour dès les premières pages de l'album, on se demande comment Giroud va pouvoir poursuivre et susciter de l'intérêt. C'est mal connaître ce grand scénariste car ce que l'on vient d'apprendre n'est que la partie visible de l'iceberg. Et ce qui semble apparaître comme un conte, même s'il puise dans les évènements du camp de Drancy, se révèle vite être une lourde tragédie familiale. Dire qu'il fallait une femme pour dessiner cet album est un peu fort, cependant Marianne Duvivier a su mettre sa sensibilité au service de cette histoire. La finesse de son trait et surtout la naïveté qui caractérise de ses personnages contrastent avec la dureté du propos.
L'Echarde est un beau récit comme sait en écrire Giroud avec justesse. Cet album apporte son lot de surprises pour décrire un drame familial comme il a dû en exister durant les années qui suivirent la seconde guerre mondiale. Même si une partie de ce secret semblait prévisible, il n'en reste pas moins un agréable moment de lecture.
Un diptyque au scénario bien ficelé qui nous offre une intrigue crispante et très prenante. Un secret de famille douloureux bien mis en scène et en image qui vaut assurément le coup d’oeil.
Annette replonge dans les souvenirs de sa mère pour pouvoir avoir la vérité sur sa naissance. Pour cela, elle fait également appel à l'infirmière qui aurait aidé à sa mise au monde. Cela la plongera dans les ténèbres de son passé familial, mais aussi dans une des pages les plus noires de la 2e guerre mondiale.
Un scénario qui, loin pourtant d'être palpitant (on voit très bien où on nous entraîne), tient très bien la route et se lit avec un réel plaisir. Une bonne idée est d'avoir donné 2 dénouements à cette chronique, ce qui la rend plus profonde et plus réelle aussi. Le découpage, quasi cinématographique, est très bon. Le dessin est bien, comme les couleurs. Même si, après le très bon tome 1, on est un tout petit peu déçu, le dénouement final est bon!
Giroud réussit dans ce deuxième opus à relever le niveau bien décevant du premier volet de la série. On rentre enfin dans le terrible secret familial qui se déroule lors de l'année 1942 et de la rafle du Vel d'Hiv'.
Giroud nous livre ici une intrigue de très bonne facture mais qui ne peut nous faire oublier complétement le premier tome très ennuyant de cette série.
Très bon album avec des personnages et un contexte historique des plus intéressant. De plus l'intrigue est très bien développée avec un secret qui en cache un autre plus terrible. Le tout est parfaitement développé avec un suspense bien entretenu et un final des plus réaliste et humain. Bref on ne s'ennui pas une seule seconde et on en vien presque à regretter que la série soit finie.