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roisième partie d’une trilogie consacrée à l’épidémie de peste qui frappa Marseille au XVIIIè siècle, cet album évoque les heures les plus noires du drame. Un jeune chirurgien tente d’éviter le pire.
Ce sujet historique ambitieux avait sa place dans l’excellente collection Vécu chez Glénat. Comment, pour une histoire aussi tragique, les auteurs ont-ils pu trouver un titre pareil, basé sur un mauvais jeu de mots ? Cette absence de goût se retrouve malheureusement en tous points dans cet album.
Pour commencer, le scénario confus met en scène de trop nombreux personnages (certains historiques, d’autres inventés) et s’égare parfois dans des scènes sans intérêt. Malgré de fréquents rebondissements, le récit souffre de longueurs, et ce ne sont pas les planches envahies par du texte qui vont dynamiser la lecture. Le sort du héros, stéréotype du jeune rebelle au grand cœur, ne préoccupe pas le lecteur.
Ensuite, le dessin se révèle approximatif que ce soit pour des gros plans de personnages aux visages taillés à la serpe ou pour des plans larges aux décors qui peinent dans la finition. Seul le personnage principal semble avoir bénéficié de toute l’attention de Benoît Lacou, qui réalise là sa première série en bande dessinée. Dans les couleurs enfin, qui, loin d’effacer les maladresses du trait, les soulignent tant elles sont criardes et inappropriées pour un thème aussi sombre.
Au final on ne peut que regretter ce traitement d’un sujet qui pourrait être passionnant. Décevant pour le simple amateur de bandes dessinées historiques, cet album ne satisfera a priori que les inconditionnels de l’histoire de Marseille.
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