L
e tsar de toutes les Russies est soucieux : l’intégrité de son empire est menacée. Aux confins du Royaume, les tribus du Caucase contestent son autorité. Il décide de se rendre sur place, où un concours désignera le Khan de toutes les tribus du Sud.
Cette parodie historique, à mi-chemin entre farce burlesque et conte philosophique, appartient à la collection Trilogies mais est en réalité constituée d’histoire complètes. Le point commun, un fait acquis désormais, est ce personnage central délirant, un tsar humaniste qui se saisit de toutes les occasions pour se déguiser en citoyen de son empire. Moujik emprisonné dans le premier tome (Lire la chronique ), le voici désormais en cosaque sous le nom de Tarasboulba et toujours accompagné de son fidèle conteur persan.
La référence à l’œuvre de Gogol n’est que l’un des nombreux clins d’œil qui parsèment ce second tome. On pourra s’amuser à les chercher : certains sont presque explicites (Don Quichotte), d’autres requerront un peu plus d’attention. Les auteurs ont choisi d’accentuer cette facette de l’humour, alors que le premier volet s’appuyait essentiellement sur le quiproquo et sur la stupidité des rivaux du tsar. Dommage, si le sourire est toujours facile, le potentiel comique est ici moins prononcé. Qui plus est, Tarek introduit parfois quelques réflexions plus sombres, sur la guerre ou sur la différence qui peuvent renvoyer à une certaine actualité : ces dialogues plus sérieux cohabitent de façon étrange avec les facéties du héros.
Ces détails mis à part, l’aventure rocambolesque fonctionne : du rythme, de l’absurde, et un dessin qui porte toujours à lui seul une bonne partie du comique : les scènes où le tsar court ou encore les nombreuses chevauchées ventre à terre sont un régal. L’histoire elle-même passe au second plan, écrasée par le seul personnage central : un détail qui justifie le format en trois tomes, la lassitude semblant inévitable à terme. Rendez-vous néanmoins pour un dernier épisode, juste pour le plaisir de voir dans quel costume ce tsar attachant viendra se glisser.
Chose bizarre pour cette collection en 3 tomes, c'est qu'avec le "Tsar fou", on aura 3 one shot (mais avec le même héros). Le 1er tome était vraiment sympa avec son burlesque assez charmant. Le tome 2 est vraiment plus loufoque et on part même souvent dans le grand guignol. L'histoire nous permet de découvrir une peuplade exotique du fin fond Russe mais c'est vraiment tout comme point positif car niveau scénario c'est très très léger. Passé les 2-3 premières pages, on imagine très bien le déroulement de l'histoire et son final. En résumé, c'est quand même décevant. Avec cet univers original, ses personnages plutôt sympas et son dessinateur atypique, Tarek aurait pu lancer une histoire en trois tomes avec certes du burlesque mais aussi du fond. Un peu dommage.