2052 Depuis 20 ans, le Nord du continent américain est séparé du Sud par un mur réputé infranchissable. Véritable concentré technologique, il apporte une solution supposée définitive au flux migratoires vers ce supposé Eldorado (mais ne semble pas faire obstacle aux envois commerciaux vers le reste du monde bien entendu). Tant pis pour les familles séparées du jour au lendemain, comme celle d’Ella qui cherche à retrouver son père. Situation sans espoir ? Pas nécessairement. Qui dit joug dit rébellion, qui dit système inviolable dit expert qui a trouvé une faille.
La preuve est une nouvelle fois faite que l’orchestration et l’interprétation compte autant que le matériel de base pour réussir une bonne histoire d’aventure. Car il n’y a rien de foncièrement original dans AXO : un brin de politique-fiction en guise de cadre général avec un vieil Oncle Sam qui impose sa volonté au monde entier, la manie du classique rempart qu’on érige et qui appelle à la grande évasion, des esprits francs-tireurs plus ou moins idéalistes dans une société dirigée par une poignée de « puissants » inflexibles. Platement mis bout à bout, ces composants ne donneraient pas grand-chose. Pourtant Fred Le Berre les ordonne consciencieusement, invite à suivre plusieurs actions concomitantes et son histoire rebondit alors à plusieurs reprises en empruntant des voies diverses au lieu de se cantonner à une trame trop monobloque. L’impression de richesse est là.
Dans sa partition, le dessin vaut essentiellement par son sens du cadre, plus que par une « touche » qui le rendrait unique. Il accompagne les changements de rythme avec efficacité mais n’appelle pas pour le moment à la contemplation. Certains emprunts à des modèles connus (scientifique rochefortesque ou général hallidaysque par exemple) interpellent vaguement, jusqu’au souvenir des premiers Chant des Stryges avec leurs figurants tout droit sortis de Pulp fiction ou d’X-files. Mêmes recettes pour un destin comparable ?
Divertissement basé sur l’action avant d’être une charge contre un certain modèle politique (héritage du New-York 1997 de John Carpenter qui proposait lui aussi un type de muraille à dompter tout en donnant le coup de griffe habituel au modèle américain ?), Nord-Sud a retenu l'essentiel de l'esprit de la série B. Rendez-vous de l'autre côté du Mur ? Evidemment, mais quand ? Dès le second épisode ? Plus tard ? A suivre.
Cette série de science-fiction part d'un postulat intéressant : et si la première puissance de la planète se refermait subitement sur elle-même en construisant un mur géant pour se protéger de la masse des Etats pauvres ? On apprend que la construction de ce mur ne durerait que 2 semaines selon un procédé de construction révolutionnaire et gardé secret. On commence à avoir du mal à y croire. Puis, on apprend que ce mur n'a jamais été franchi en 20 ans à une exception près ce qui fait l'intérêt de cette histoire.
Les auteurs veulent nous amener au fait que si un homme a réussi à franchir le mur, c'est tout cet édifice qui pourrait s'écrouler. On parle de ce mur et on ne le voit jamais. La bd est axée sur des scènes conventionnelles : on vole un fourgon chargé de nourriture pour les donner aux plus démunis.
Par ailleurs, c'est un triumvirat qui dirige les USA depuis 20 ans en ayant assuré une prospérité économique alors que se dresse également à l'intérieur de ce pays. On nous donne des infos à gober. Je me pose la question suivante: comment un Etat replié sur lui-même pourrait connaître la prospérité sans échange ? Bref, c'est trop superficiel dans l'approche. Cela reste agréable à lire.