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aître Wang, Magdalena, Justin, Moussaka et Vermouth le vil poussin atterrissent à Mollywood, capitale du cinéma. L'improbable équipée, après son éprouvant voyage dans l'espace et dans le temps, se voit contrainte de subir les assauts du cinéaste porno Benjamin Hasselwitzchovoï et de partir à la recherche de "Cookie le cocker triste", star du cinéma disparue mystérieusement. Sex, drug & rock'n'roll, mais aussi amour gloire et foutu bordel !
David Chauvel est plus connu pour ses scenarii "noirs" tels que Poisson clown, Les enragés ou encore pour La Mano Nera, sa biographie détaillée de la mafia new yorkaise. Il est beaucoup plus inattendu de le retrouver à l'écriture d'une série humoristique et même complètement déjantée telle que Shaolin Moussaka. C'est son complice Cyril Pedrosa, avec qui il a déjà signé Ring Circus, qui officie au dessin pour cette série qui s'achève prématurément au troisième épisode, faute de d'un public suffisant. Ce n'est pourtant pas la couverture très attractive qui en est la cause !
Cette fin malheureuse était assurément inconnue par les auteurs lors de la mise en chantier de cet ultime album. Sinon, pourquoi ne pas faire vivre à leurs héros plus qu'une nouvelle étape sur leur périple extraordinaire et extravagant et offrir ainsi une fin en apothéose ? Mais qu'importe le goût tant qu'il y a l'ivresse ? L'exubérante Moussaka nous régale une dernière fois d'un festival absurde en bon disciple de maître Wang ou déguisée en Kich le caniche. La pseudo enquête n'est que prétexte à bon nombre de situations loufoques et aux dérapages habituels de Vermouth. Le tout est un rien rendu pénible par les "dé merdé" répétitifs qui ponctuent toutes les fins de phrases d'Arturino, homme de main de la mafia locale. Cet album, comme le précédent, souffre également du manque de rebondissement qui faisait le charme des premiers épisodes parus dans feu Pavillon Rouge. Le sentiment que les auteurs construisaient le récit au fil des pages a disparu et avec lui, une partie du plaisir de lecture lié aux changements de direction incessants. Il reste néanmoins l'humour et la dérision, c'est le principal.
Qui aime le dessin de Cyril Pedrosa façon Ring Circus, appréciera sa capacité à s'adapter à l'ambiance et à tordre son trait pour le rendre plus caricatural sans pour autant perdre en dynamisme. Les visages aux expressions accentuées sont privilégiés aux détails et aux décors mais c'est bien souvent le genre qui veut ça.
Pour continuer à savourer l'univers on pourra toujours se pencher sur "Mollywodd serenade et "chili for the galaxy deux chansons écrites par le trio Chauvel/Pedrosa/Alfred et qui auraient pu servir à la promotion de cette série qui méritait un autre sort. Vivement un autre projet.
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