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azuna Matsuki, mannequin, découvre avec stupéfaction que la femme avec laquelle il vient de passer la nuit dans un love hôtel n’est autre que sa toute nouvelle manager, la sémillante Yôko Miyake. Cette femme de pouvoir, plus mûre, n’est pas son seul souci. Il possède désormais un rival prêt à tout pour devenir le meilleur, Tatsuhiko Nakamura. Ces trois-là entament une relation particulière sur fond de show-business, de séances photo et de tournage de clips. Mais qu’en est-il derrière l’image ?
Après Entre les draps et Body & Soul, Erica Sakurazawa offre un nouveau josei mêlant des thèmes qui lui sont chers, comme le souligne la postface : sentiments à la dérive, rapport au pouvoir, tendresse quasi maternelle, jalousie, limites du désir et de l’amour.
Elle choisit de les mettre en scène dans le milieu du mannequinat. Elle brosse ainsi un tableau de ce monde qu’on connaît surtout par les images sophistiquées et froides qu’il renvoie à un public sous le charme. Montrant l’envers du décor, son propos dévoile les magouilles de ce milieu, les rivalités pour un instant de gloire somme toute futile. Il critique également le pouvoir de ces idoles de papier vaines et sans substance sur les kogyaru, fashion victimes adolescentes fascinées par ces icônes factices. On regrette cependant que le sujet ne soit pas plus approfondi et plus marqué. En effet, il est un peu noyé face l’exaspération qu’induit la nonchalance de Kazuna, le mystère de Miyake – manipulatrice ou sincère? – et l’arrogance de Tatsuhiko.
Le dessin d’Erica Sakurazawa, d’une grande simplicité, privilégie les gros plans sur les visages et les corps, comme le ferait l'objectif d'un photographe. Il s’attarde sur un regard, un sourire et ne laisse quasiment pas de place au décor. Cela laisse une légère impression de vide que chasse quelquefois une scène plus intense ou plus tendre. Ces dernières, sans avoir la sensualité de celles d'Entre les draps, sont tour à tour sans saveur et émouvantes, comme si elles transcrivaient exactement les sensations des personnages dans ces moments intimes.
Crash semble manquer un peu de substance mais touche la sensibilité des femmes, public auquel cette série en deux tomes s'adresse exclusivement.
J'ai plutôt trouve ce diptyque très sympa à la lecture. Il s'agit d'un portrait d'un mannequin dans le milieu de la mode et des photographies pour les magazines. On aura droit à un véritable récit sentimental sur fond de business. Un univers souvent sujet à de gros fantasmes qui nous est décortiqué.
En effet, j'ai bien aimé le thème qui met en avant les relations de pouvoir et les liens unissant les milieux de la publicité. C'est finalement une critique assez acerbe de ce qui existe en coulisse.
Se double également une intrigue entre la relation d'une jeune homme encore immature et en construction et une femme de pouvoir beaucoup plus mûre. Il n'y aura pas véritablement de fin à cette histoire car il s'agit plutôt d'une photographie à un moment donné de l'existence de deux personnes. A découvrir à l'occasion !