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ne vie de chien ! Voilà ce dont rêve Ficel. Il quitte son maître pour connaître l'ivresse de la liberté, à lui les chiennes et les poubelles de la rue ! Bon, c'est bien gentil la liberté mais les humains assuraient le gîte et le couvert eux, alors que là … L'idéal serait un monde à l'envers, les chiens rois du monde et les hommes leurs humains de compagnie : le Paradis ! Sauf si la dictature est un régime politique également maîtrisé par les canidés. Là, c'est la chienlit.
Le chien est l'animal domestique de l'homme et non l'inverse. A quoi cela tient-il ? La capacité ou non à se tenir debout ? Une intelligence mieux exploitée que l'autre ? Raphaël Terrier imagine un monde à l'envers ou la place de chacun est occupée par l'autre. Ce monde se situe sous le nôtre et telle une quatrième dimension à laquelle on pouvait accéder par quelques portes qui sont depuis longtemps condamnées. Toutes ? Non, apparemment Ficel en a trouvé une entrebaillée. Il va ainsi entrer dans Clebcity et y découvrir un monde bien meilleur, enfin le croit-il.
Ficel devient donc un "affranchi", un clebs qui vient d'en haut. Il parcourt des rues faites par et pour les chiens avec ses bars, sa banque d'os (la monnaie locale), sa police, ses délateurs et sa prison. Le rêve va devenir un cauchemar car l'ici-bas pourrait ressembler à cet "en haut" en bien pire. Mais ne vous trompez pas, c'est une aventure dont il est question, un polar sous couvert d'une fable qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère de la Planète des singes. Une dictature, un attentat et une association avec un homme de compagnie pour se tirer de ce mauvais pas sont au rendez-vous.
Le dessin brut rend cet univers souterrain peu avenant, comme peut l'être un chenil de la SPA une fin d'après-midi de dimanche pluvieux. Raphaël Terrier, jeune auteur de 23 ans, est un admirateur de De Crecy et Blain et il est vrai que son trait évoque le leur. La dérision qu'il glisse à petite dose dans son récit, qui est également un point de comparaison supplémentaire avec l'oeuvre des deux "maîtres" précités, ajoute une touche humoristique qui atténue le coté légèrement triste du graphisme.
Après (A) Mère, récit autobiographique poignant, le premier tome de cette série, qui devrait en compter trois ou quatre, montre le visage moins dur d'un auteur qui a du chien.
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