I
nstallé depuis peu dans le quartier, Marc doit s'intégrer dans sa nouvelle école. Le hasard lui fait découvrir une lampe magique (une bête torche électrique, qu'allez-vous imaginer ?) et son génie. Tout-puissant, mais radin : il accorde un seul vœu. Marc exige alors de pouvoir formuler tous les souhaits de son choix. Le génie s'y résigne, mais ajoute une condition pour le moins pénible : pour chaque souhait réalisé, un lutin bavard apparaît…
Depuis Aladin et sa lampe magique, l'idée d'un génie qui exhauce les souhaits les plus farfelus ne cesse d'inspirer les auteurs. Ces dernières années, on a notamment pu s'interroger sur la meilleure façon de ne pas gâcher le dernier souhait d'un génie aux mille vœux, dans Le sage du ghetto, (Donjon Parade T2 par Sfar & Trondheim + Larcenet). Meilleurs vœux de Didier Millotte (histoire en 2 tomes, publiée chez Carabas) montrait un berger rêvant d'aventures, mais flanqué d'un génie aux interprétations plutôt discutables. Enfin, Lisa Mandel part dans le délire le plus total avec Eddy Milveux, jeune garçon à qui une blatte magique accorde un souhait par jour.
Trouver une lampe magique s'avère donc rarement une bénédiction : rien ne se passe jamais comme prévu… Avec Le vœu de Marc, récit co-scénarisé par Nicolas Wild et Boulet, on franchit un pas supplémentaire : la situation tourne carrément au cauchemar halluciné et ne cesse de s'aggraver ! Il faut dire que le point de départ était déjà gratiné, avec ces profs névrosés, ces parents étouffants et ces élèves tous déséquilibrés d'une façon ou l'autre...
Au dessin, Lucie Albon signe ici sa première bande dessinée mais pas son premier livre : elle est notamment auteur de livres jeunesse aux éditions Glénat, les Histoires dans la main. Pour cette fable cruelle, elle a choisi un graphisme très éloigné de l'innocence de l'enfance : malgré des couleurs vives, les personnages sont tout en noirceur, ce qui contraste avec l'humour au second degré des dialogues.
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